Ce qui frappe chez Cin Cin, c’est qu’au premier abord, il est impossible de savoir où l’on met les pieds. D’abord le nom. Il pourrait sonner asiatique, mais c’est plutôt à l’italienne qu’il faudra le prononcer (« tchin tchin »). Un coup d’œil à la carte confortera d’ailleurs cette idée. Michael Malapert, qui signe l’architecture intérieure et la décoration, nous confie que l’énergie dégagée par le lieu est un clin d’œil aux stations balnéaires italiennes des 70s, les stores de ses glaciers, les parasols de ses plages… Une Italie légère et joyeuse, un vent de fraîcheur loin de la vague rétro des restaurants du Big Mamma Group.
A peine avons-nous mis un pied chez Cin Cin que le regard s’affole. Les inspirations se choquent et se répondent. Elles sont généreuses dans les rondeurs des assises, des luminaires, des alcôves… mais aussi piquantes, notamment sur les murs, habillés de couleurs pop et rythmés de lignes graphiques. Les tissus sont signés Pierre Frey, les tables s’habillent de marbre de Carrare, le plafond, profond et laqué, révèle le va-et-vient des serveurs qui soutiennent le rush du midi, pizza ou plats de pâtes au plateau.
A l’orée de la salle principale, bondée, la belle verrière végétalisée ouverte sur le boulevard accueille les derniers courageux prêts à déjeuner dans la fraîcheur pour capter les derniers rayons du soleil d’automne. Si, sur les Grands Boulevards parisiens, les restaurants se refont une jeunesse, ayant bien compris qu’en plus d’être bon, il faut être beau, Cin Cin se démarque. On pose d’ailleurs la question à un million d’euros à Michael Malapert, celle de l’influence qu’a Instagram sur son travail, qui confesse qu’un lieu « instagrammo-compatible » est toujours un merveilleux vecteur de communication, avant d’ajouter : « Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement d’être beau au sens classique du terme mais plutôt impactant visuellement. » Volonté sociale ou pas, Cin Cin rayonne.
> Cin Cin. 9, boulevard Poissonnière, 75002 Paris.