« J’ai revu des photos de la roulotte dans laquelle je dormais quand j’étais petite, et cela m’a donné envie de ressusciter ce genre de meubles qui nous conduisent tout droit en enfance », raconte Laure Bailleux, qui s’est lancée dans l’aventure de la décoration pour enfants en 2004, malgré des études de droit qui auraient pu la pousser vers un autre style de vie. Son idée ? Meubler la chambre des petits avec de grands classiques du patrimoine français, qui lui sont fournis par un circuit de rabatteurs spécialisés dans le mobilier vintage. Elle adapte alors ces armoires parisiennes et ces bureaux de comptable très sérieux dans une palette de couleurs pastel, plus ludiques, qui fait toute la différence : gris, rose bubble-gum, taupe, turquoise… Des tons gourmands et un style rétro qui réveillent un peu ce secteur endormi : « C’est ma sensibilité de maman qui m’a poussée à proposer autre chose que ce qui existait sur le marché à l’époque », confie la créatrice qui, devant le succès remporté par cette offre, est devenue peu à peu chef d’entreprise.
En 2009, elle décide de faire fabriquer, cette fois presque à l’identique, plusieurs pièces phares de sa collection, et en profite pour détourner quelques basiques de leur fonction initiale, comme une armoire de cuisine qui trouve sa place dans la chambre de bébé, une fois ramenée à une échelle plus réduite. C’est aussi l’occasion de proposer, flambant neuf, le fameux lit roulotte cher à son cœur. Ce qui n’empêche pas la jeune maman de recommander aux parents d’interroger les enfants sur leurs goûts, tout en trouvant des alternatives pour pérenniser l’achat : « Si une petite fille veut du rose dans sa chambre, on peut lui faire plaisir en peignant seulement l’intérieur des meubles dans cette couleur… » L’idéal étant, pour Laure Bailleux, que l’enfant conserve son armoire parisienne jusqu’à l’âge adulte et la prenne avec lui dans son premier studio.
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