Son œuvre intitulée Mantra l’a rendu célèbre. Ces deux chandeliers aux lignes classiques, réalisés à Murano, en verre soufflé à la main, semblent identiques, jusqu’à ce que l’œil discerne leur différence de format. Ils se reflètent dans les miroirs dont l’artiste a fait tapisser les parois du troisième étage du Centre Pompidou-Metz. Une idée inspirée à la fois par Daniel Buren, qui, le premier, recouvrit les murs de la galerie, et par le Murinan, un jardin traditionnel de Kyoto.
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Partition lumineuse
Alors que voyons-nous ? Les sculptures à l’intérieur, le monde à l’extérieur – la cathédrale gothique –, notre reflet ? Ce jeu sur les apparences est au cœur de l’œuvre de Cerith Wyn Evans, né en 1958, qui a élaboré cette exposition, explique-t-il, comme « un jardin de promenade » ponctué de sculptures réalisées entre 2010 et 2023 et exposées ensemble pour la première fois.
Parmi elles, Pli S=E=L=O=N Pli, composée de dix-sept plaques de verre transparent – chaque panneau diffusant un son différent –, immerge le visiteur dans « une sorte de station de radio expérimentale capable de capter les sons transmis par les satellites en orbite autour de la Terre », selon la commissaire de l’exposition, Zoé Stillpass.
Chorégraphie artistique
Toutes jouxtent des néons d’une couleur bleu froid, qui correspond à celle de la lumière des pays scandinaves, et dont les mouvements reproduisent ceux des danseurs du théâtre nô. Cette installation, sorte de chorégraphie fantôme, contraste avec les grilles blanches et noires des tableaux lumineux conçus d’après les Black Paintings du plasticien américain Frank Stella.
Ici et là, on entend un souffle, des notes de piano jouées par Cerith Wyn Evans, des extraits de Karlheinz Stockhausen ou de Pierre Boulez, d’une conférence de Gilles Deleuze et de Félix Guattari.
Et si les quelques pare-brise de camion endommagés, verres fissurés et suspendus tels des mobiles, évoquent la série de sérigraphies Car Crash, d’Andy Warhol, ou Le Grand Verre, de Marcel Duchamp, Cerith Wyn Evans, lui, préfère mentionner les écrans cassés de nos téléphones portables, l’un des symboles des vicissitudes de l’existence.
> « Cerith Wyn Evans. Lueurs empruntées à Metz ». Au Centre PompidouMetz, parvis des Droits-de-l’Homme, 57020 Metz, jusqu’au 4 avril. Centrepompidou-metz.fr
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