Claire Lindner, ses recherches techniques futuristes et ses surprenantes formes organiques et hybrides, Faye Hadfield et ses monstres émaillés, Alice Gavalet et ses inspirations textiles et coloristes … Une chose est sûre : les choix de Florian Daguet-Bresson et Raphaëlla Riboud-Seydoux, à l’origine de Ceramics Now 2022, apportent un regard rafraichissant sur la céramique contemporaine. A l’occasion du PAD Londres 2022 et juste avant de foncer tête baissée dans Paris + Art Basel, Florian Daguet-Bresson expose sa vision du marché de la céramique contemporaine.
IDEAT : Quelle est la démarche de Ceramics Now ?
Florian Daguet-Bresson : Ceramics Now présente des artistes contemporains venus des quatre coins du monde qui utilisent la céramique comme médium d’expression. Les choix se dirigent vers des artistes qui apportent quelque chose à l’histoire de l’art de la céramique : par leur grande maîtrise du médium mais aussi par leur humour, leur fraîcheur et la force de leur démarche.
IDEAT : Pouvez-vous décrire vos choix en tant qu’exposant à l’édition du PAD qui vient de s’achever à Londres ?
Florian Daguet-Bresson : Couleur, humour, fraîcheur et force esthétique, en plus d’une grande qualité d’exécution, sont les qualificatifs qui lient tous mes choix. Nous avons un stand très coloré au regard de ceux des autres exposants. Le public nous parle régulièrement de fraîcheur et de nouveauté. Précisons que Ceramics Now est l’un des rares projets qui émerge en cette période complexe. En un mot : joyeux, car c’est un message essentiel à faire passer selon moi lorsqu’on présente des œuvres d’art. Cette petite envie de répandre du bonheur !
IDEAT : Comment décririez-vous l’état du marché actuel de la céramique ?
Florian Daguet-Bresson : La céramique contemporaine est en pleine révolution esthétique et cela crée un réveil chez les collectionneurs : de nombreuses collections se forment et ceux qui s’y intéressaient peu y viennent petit à petit ! Comme dans chaque évolution, les premiers acheteurs seront les gagnants car les prix commencent à évoluer, les meilleurs artistes commençant à être exposés et désirés par les plus grands musées et grandes collections.
Le 25 octobre s’ouvre à la Hayward Gallery une grande exposition intitulée Strange Clay. On ne compte plus les expositions en France, après Artifice Instable qui a ouvert le bal à Monaco, Il y a eu les Flammes à Paris (au Musée d’Art Moderne il y a quelques mois, ndlr), Toucher Terre Terre à la Villa Datris, Contre-Nature à Montpellier et bien d’autres… Cocorico : la France a vu juste, et avant les autres pays !
Mais le Londres d’aujourd’hui est loin d’être le Londres de 2019 que nous, Français, espérions retrouver. L’ambiance était un peu timide côté anglais entre funérailles, guerre, crise énergétique et post-Brexit. Heureusement, le marché de la céramique se porte très bien mais il faut représenter de bons artistes et savoir les orienter pour leur permettre de s’épanouir et de répondre au marché. L’un des pouvoirs de la céramique émane de sa plasticité, le fait que de nombreuses formes peuvent surgir de son modelage. Cela permet de proposer de nombreuses esthétiques et donc de toucher différentes sensibilités.
IDEAT : Quelle tendance observez-vous parmi les pièces exposées lors du PAD Londres ? Un coup de cœur à partager ?
F.D-B. J’ai adoré la teinture murale sérigraphiée de Matisse chez Jacques Lacoste. La tendance globale, selon moi, était au classicisme, plutôt sage.
IDEAT : Parlez-nous de vos actualités à venir.
F.D-B. Préparer le PAD Paris 2023 et surtout Ceramics Now 2023, qui aura lieu en juin et juillet prochain. Sans oublier quelques évènements en préparation pour le début de l’année… A suivre !
> Ceramics Now 2023, à découvrir en juin et juillet 2023 à Paris. Plus d’infos ici.
