Né à Hyères en 2006, avec une programmation exclusivement réservée au design, le festival Design Parade se dédouble depuis trois ans à Toulon, afin de s’ouvrir à l’architecture d’intérieur. A partir du 27 juin, sa prochaine édition investit donc la ville portuaire avec une dizaine d’expositions consacrées aux projets d’étudiants, d’artisans et des grandes figures de la discipline. Pour autant, le mobilier ne sera pas en reste avec « Nouvelles Vagues », « une exposition qui explore l’histoire du design à travers la révolution des postures et des formes. »
Alors que l’architecte et designer François Champsaur présentera sa vision écologique de l’avenir, dans une exposition regroupant « des pièces les moins industrialisées possibles », selon les mots de celui qui présidera aussi le concours dédié aux architectes en herbe, l’exposition du Centre Pompidou se penchera sur le XXe siècle pour « offrir un regard renouvelé sur le design de l’avant-garde moderne et des maîtres de l’après-guerre », d’après Marie-Ange Bayer, conservatrice et commissaire de l’exposition.
Avec une soixantaine d’assises, piochées dans la plus grande collection de design d’Europe, l’exposition retrace ainsi l‘histoire de la modernité. Mais à l’aune de la culture des loisirs qui apparaît et se développe simultanément. D’un fauteuil de Robert Mallet-Stevens, conçu entre 1923 et 1925 pour la villa Noailles, à une chaise longue de Martin Szekely datant du début des années 1980, chaque pièce reflète les émancipations successives de la société en invitant le corps à se détendre, s’allonger et se déployer confortablement. Une nouvelle liberté poussée à son paroxysme par le siège Déclive de Pierre Paulin qui se transforme en tapis.
Après cette « archéologie du transat et de la chaise longue », mêlant les assises d’Eileen Grey et Franco Albini à celles, plus confidentielles, de Bruno Mathsson ou Jean Burkhalter, une seconde partie, « hédoniste et ludique », doit ensuite se concentrer sur les « vagues Pop » des années 1960. L’occasion de réunir les créations de Verner Panton, Olivier Mourgue ou Gaetano Pesce, qui témoignent des innovations de l’époque en terme de plastique et de tissus extensibles. Sans oublier les fauteuils gonflables, notamment ceux de Quasar Khan, dont la légèreté et la transparence invitent à la mobilité et au décloisonnement de l’espace.
Scénographiée par India Mahdavi, sur fond d’ondulations psychédéliques, l’exposition attend désormais le début de l’été pour se dévoiler au sein du Cercle Naval, un bâtiment historique de Toulon, construit dans les années 1930 pour la Marine. Malgré ses inspirations Art déco, son escalier magistral et des toiles marouflées en excellent état, il a failli être détruit à la suite de longues années d’abandon. Sa réouverture, à l’occasion de l’exposition « Nouvelles Vagues » illustre une fois de plus le dynamisme insufflé par le festival dans toute la ville. Un vent de création qui n’est pas près de s’essouffler, avec l’installation prochaine dans la Rade d’une antenne de l’Ecole Camondo, spécialisée en architecture d’intérieur et en design.
> Exposition « Nouvelles Vagues », du 27 juin au 24 novembre 2019. Au Cercle Naval. 29, avenue Jean-Moulin, 83000 Toulon.