C’est la grande nouvelle du jour et tant pis pour ses détracteurs : Maurizio Cattelan signe son retour sur le devant de la scène. Après avoir prématurément annoncé sa retraite en 2011, l’artiste controversé revient à la Monnaie de Paris avec une grande retrospective qu’il a lui-même commandé. Le maître Italien a sélectionné vingt œuvres importantes à ses yeux et suffisamment marquantes pour résister au temps. De facto, on retrouvera les pièces les plus choquantes qui ont tant amusé l’artiste contemporain. Pourtant, l’exposition dévoile un Cattelan plus sérieux que l’on ne le croit.
L.O.V.E.
Avec cette gigantesque sculpture en marbre de onze mètres, Maurizio Cattelan rappelle l’art romain et le fascisme-néoclassique. L’artiste italien fait alors écho aux sculptures que l’on pouvait trouver dans l’Italie de Mussolini. En coupant les doigts de cette main démesurément grande, réduit-il le pouvoir des dictatures ? En tout cas, L.O.V.E. est bien plus qu’un simple doigt d’honneur.
La Nona Ora
Représentation fidèle du Pape Jean-Paul II écrasé par une météorite tombée du ciel. Scène burlesque et improbable marquant l’apogée provocatrice de Cattelan qui s’attaque ici au plus haut symbole de la religion Catholique. Dis-sept ans plus tard, l’œuvre est toujours aussi saisissante.
Senza Titolo
Marqué par une enfance qu’il décrit comme un « mauvais souvenir », Maurizio Cattelan aime la force de l’affirmation de soi. Des lors, on retrouve de nombreux autoportrait et caricatures de l’artiste Italien himself. Ici, il se représente émergeant du sol pour observer des peintures classiques. Une passion non-assumée ou déclaration de guerre ?
Him
La mise en scène de l’oeuvre « Him » est primordiale. Le public doit la voir en premier lieu de dos, telle la silhouette d’un enfant se recueillant religieusement. Evidemment, cette présentation cache la face la plus sombre de l’œuvre : le visage de l’enfant, en réalité celui d’Adolf Hitler. Une manière choc de désacraliser la « figure du mal ». Remarquable.