Né il y a vingt-cinq ans, Casamance réserve de nombreux projets et des surprises sur lesquels sa créatrice, Florence Vermelle, lève le voile (qu’elle fabrique, à l’occasion)…
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IDEAT : Casamance a évolué depuis sa création en 2000. Quelles furent les principales étapes de son histoire ?
Après le lancement de notre toute première collection, « Côté Lin Couleur », nous nous sommes fait connaître l’année suivante avec une gamme de taffetas en acétate, un textile proche de la soie qui débarquait dans l’habillement, mais n’existait pas encore dans l’ameublement.

Le succès immédiat de cette gamme a déterminé notre positionnement, avec des tissus à la fois sophistiqués et naturels. Depuis, nous avons progressivement étendu notre catalogue, d’abord aux papiers peints, en 2004, puis aux revêtements muraux, en 2012. Aujourd’hui, la marque est reconnue pour ces trois savoir-faire finalement très différents. Une vision créative à 360 degrés qui se révèle passionnante.
IDEAT : Vous avez aussi créé la ligne « Maison Casamance » il y a trois ans…
Oui, et c’est encore un tout autre métier. Après avoir lancé des plaids, des coussins et des couvertures pour sofas, nous entamons un nouveau chapitre créatif avec nos tout premiers tapis, dévoilés ce mois-ci. Ils sont tuftés ou tressés à la main à partir de fibres naturelles, comme la laine ou le jute.
IDEAT : Aujourd’hui, Casamance est un groupe. Combien de marques compte-t-elle dans son giron ?
Il y a d’abord eu Camengo, une deuxième marque que nous avons créée en 2004, et qui a longtemps cherché son ADN avant de le trouver : fraîche et contemporaine, elle porte plusieurs styles en elle, à la fois dandy, British ou Art déco.

Puis nous avons lancé Misia, en 2014, qui, au contraire, a immédia- tement atteint son positionnement, car elle est née d’une demande directe des prescripteurs avec qui nous commencions alors à collaborer. Destinée aux décorateurs, Misia est plus exclusive et plus luxueuse, avec une attention donnée à chaque tissu dans la recherche de matériaux.
IDEAT : Pour vos 25 ans, vous prévoyez de lancer une quatrième marque, quelle sera sa personnalité ?
Nous l’avons baptisée Issé, dont la sonorité évoque le mot « métissé », car elle mélange des genres et des savoir-faire de différents pays. J’ai voulu renouer avec nos primes amours en ne recourant qu’à des matières naturelles.

La première collection présente des étoffes en lin et en chanvre, avec une finition que j’appelle « mano de la nonna » (« la main de la grand-mère »), car elle correspond au même procédé de trempages successifs de nos aïeules. Issé sera commercialisée à partir du second trimestre 2025, mais nous venons de la dévoiler au Paris Déco Off, dans notre nouveau showroom de la rue du Mail (IIe), inauguré lui aussi pour l’occasion.
IDEAT : Pourquoi avoir déménagé juste en face de votre ancienne adresse ?
Parce que notre ancien showroom était devenu beaucoup trop étriqué pour que toutes nos créations puissent pleinement s’exprimer, a fortiori avec la perspective d’en ajouter une quatrième.

Nous avons eu l’opportunité d’emménager dans ce nouvel espace de 170 m2 situé de l’autre côté de la rue, que nous avons pensé selon le modèle de notre showroom, ouvert à Londres en mars dernier. Avec un écrin différent pour chaque marque, où nous avons immédiatement intégré Issé.
IDEAT : Pendant Paris Déco Off, vous dévoiliez aussi la nouvelle collection « Casamance », réalisée avec Geoffroy Pithon pour les 25 ans de la marque. Comment est née cette collaboration ?
Je l’ai découvert il y a deux ans, alors que j’avais la perspective de cet anniversaire en tête. Je voulais quelque chose qui marquerait les esprits et collerait à notre univers. Quand j’ai vu le travail de cet artiste graphiste, si flamboyant et coloré, ça a été une évidence.

Parce que tous nos clients le disent : Casamance, c’est la couleur. Nous avons des étoffes brodées qui combinent jusqu’à quatorze nuances de fils mélangés, ce qui n’est pas une mince affaire. Et puis Geoffroy est un type adorable. À tel point qu’au départ il devait seulement créer des tissus (Douceur ardente et Vallées suspendues, NDLR), mais on s’est si bien entendus qu’on a prolongé l’expérience avec le papier peint panoramique (Jardin dansé), et deux très beaux coussins pour « Maison Casamance ».
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