Il y a du surréalisme dans l’air, un parfum d’absurdie et de l’humour à prendre au sérieux : nul doute, nous sommes bien dans l’univers d’Inga Sempé. Pour Mutina, elle signe la collection de carreaux « Dintorni » et invite à se raconter des histoires.
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Dintorni : une décennie de créativité Mutina x Sempé
Dix ans après la collection « tratti », Mutina et Inga Sempé unissent de nouveau leur créativité avec « Dintorni ». Fruit d’une relation au long cours, cette seconde collaboration témoigne de l’amitié entre le directeur de la maison italienne et la designeuse française : « J’ai beaucoup d’affinités avec Massimo Orsini, à qui j’ai régulièrement envoyé des propositions. C’est un homme drôle et plein de fantaisie, qui ressemble un peu à Marcello Mastroianni et à Roberto Benigni. »
Mais lorsque le P-DG lui demande de travailler sur le format universel (20 x 20 cm), Inga Sempé a du mal à cacher son manque d’enthousiasme : « Je n’aime pas ce format car je le trouve très ennuyeux, alors j’ai cherché à rompre cette monotonie. » Constatant qu’hormis quelques étoiles de mer dans les salles de bains et des scènes paysannes sur les crédences de cuisine, les illustrations de carrelage ont quasiment disparu du paysage commercial, la créatrice décide de renouveler le genre avec une gamme aux motifs sérigraphiés pour le moins originaux.
Signifiant « aux alentours » en italien, Dintorni évoque tout ce qu’on ne connaît pas encore, un monde où la surprise et le mystère sont prêts à nous émerveiller. Articulée en deux familles, la collection compte une première série de trois motifs géométriques (Scala, Bandiere et Dama), déclinés dans trois coloris. Vendus séparément, ces derniers peuvent toutefois s’utiliser ensemble pour former des effets selon la direction dans laquelle on les pose.
« En superposant des formes différentes pour créer un même damier, j’ai voulu donner un rythme suffisamment précis pour que les carreaux puissent s’accorder. Mais avec le côté imparfait des dessins réalisés à la main », raconte la designeuse, soulignant au passage l’impression de mouvement qui traverse toute la collection. « Ça monte et ça descend, mais on ne sait pas très bien où ça mène. Ce mouvement permet de circuler d’un carreau à un autre, mais sans réelle logique, pas de début, ni de fin : c’est flou. »
Isola : les carreaux métaphysiques qui font rêver
Pour la suite de Dintorni, Inga Sempé a mis son talent de dessinatrice au service de dix situations en bleu sur fond blanc : « Je n’ai pas vraiment réfléchi, mais je voulais qu’elles se passent plutôt dehors et qu’elles soient un peu absurdes. » À la manière des surréalistes, la designeuse met en scène des œufs, des plantes, des échelles ou des miroirs, en prenant garde à ne jamais délivrer de message précis.
Regroupés sous le nom d’Isola, ces dix dessins métaphysiques pour Mutina évoquent à la fois l’échappée et le refuge, en venant casser le rythme très géométrique des autres motifs de la collection. « J’ai imaginé un enfant qui regarderait tous les jours ce carrelage dans sa baignoire et s’inventerait des histoires différentes en grandissant. Quelque chose qui fasse un peu rêver, peut-être parfois un peu peur aussi, mais qui puisse nourrir son imagination. »
Complétée par cinq carreaux unis à utiliser dans le même ton ou en contraste des motifs, la collection cache une dernière surprise : Raccordo. Servant de jonction entre le sol et le mur, ce profil en céramique incurvé (couleur Noir ou Caramel) peut aussi être utilisé en boiserie ou comme petite étagère pour cartes postales ou objets miniatures. « Ça ne se voit pas toujours, mais je suis hyper fonctionnaliste. Et une petite étagère, c’est toujours pratique », s’amuse Inga Sempé.
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