Après cinq années passées chez Jacques Ferrier, Camille Flammarion a créé sa propre agence d’architecture et de design en 2012. Diplômée de l’École de Belleville, elle a livré en 2014 l’Hôtel des Galeries à Bruxelles, un an après celui du restaurant Caillebotte, à Paris, tous deux réalisés avec sa complice Fleur Delesalle. Partisane d’un design simple, elle a créé entre autres le système de mobilier tubulaire modulable « Tuba », qui a reçu l’an dernier une aide à projet du VIA.
Votre couleur fétiche ?
Le vert, parce qu’il en existe des milliers. Certains sont proches du gris ou du blanc, d’autres tirent sur le jaune ou le bleu. Ils permettent d’apporter une touche plus ou moins gaie ou apaisante à un intérieur.
Une matière ?
La céramique, dont j’ai eu la chance d’étudier les possibilités au Royal College of Art de Londres. J’ai créé dans ce matériau différents calepinages, que je décline un peu partout – par exemple dans les salles de bains de mon dernier projet, à La Baule, l’hôtel Saint-Christophe –, mais aussi à travers beaucoup d’objets polyvalents, comme des lampes vide-poches ou des tabourets qui se transforment en pots de fleurs.
Une pièce ?
La salle de bains. C’est un endroit intime, où on est censé se retrouver seul. D’où l’intérêt d’y apporter du confort et d’y soigner la lumière. À la base, mon projet « Tuba », composé de onze éléments qui peuvent se combiner pour créer des typologies de meubles variées, est justement pensé pour les salles de bains.
Un type de mobilier ?
Celui des marques nordiques comme Hay, qui édite des meubles simples et colorés à des prix accessibles : les tables et les chaises de la collection « Copenhague » dessinée par les frères Bouroullec, par exemple.
Un quartier ?
Shoreditch, à Londres. J’ai l’impression que la créativité est plus libre là-bas. Le moindre petit restaurant est le résultat d’un concept super étudié, du sol au plafond.
Un artiste ?
Carl Andre, dont exposé récemment au musée d’Art moderne de la ville de Paris. Son travail en trois dimensions, réalisé dans des matériaux bruts, possède une très grande force. Tout comme ses poèmes tapés à la machine, comme des calligrammes.
Un fleuriste ?
Thierry Boutemy, à Bruxelles. C’est un artiste, lui aussi. Il m’a ouvert les yeux : un bouquet peut être composé de fleurs locales et de saison…
Une boutique ?
Marcel By dans le Marais, à Paris, où l’on trouve le mobilier des éditeurs français comme Petite Friture et d’autres marques assez pointues.
Un bâtiment ?
Le Chichu Art Museum construit par Tadao Ando en 2004 sur l’île de Naoshima au Japon. La lumière y pénètre d’une façon incroyable. On y découvre Les Nymphéas de Monet dans une pièce toute ronde. Vu du dessus, le bâtiment se confond avec la nature. Une merveille.