L’ancienne chef pâtissière des restaurants de Julien Sebbag, Shin Eun Jung, se lance avec son complice dans une nouvelle aventure, un café qui porte son nom et qui met à l’honneur son pays d’origine, la Corée du Sud, à la capitale amoureuse de buvettes pour becs sucrés aux concepts décalés. Un voyage immobile rendu possible grâce à la décoration inspirée signée Uchronia.
À lire aussi : À Paris 5 cafés littéraires pour les amoureux de belles histoires
Shin Eun Jung et Julien Sebbag : une histoire qui dure
Pâtissière passionnée et fraîchement diplômée, Shin Eun Jung débarque à Paris après avoir remporté un concours dans l’art subtile de la chocolaterie et récolté un stage à la clé. Là voici quittant le pays du matin calme au profit de la patrie de Jean-Paul Hévin et de Patrick Roger.

Lorsque la jeune coréenne rencontre le chef Julien Sebbag, il est à la recherche d’un responsable desserts pour ses restaurants du groupe Moma où il opère (Forest, Créature…). Coup de foudre au premier regard, professionnel et amical. Après 4 ans et demi passés à imaginer les bouchées de douceurs des différents établissements de l’autodidacte, Shin Eun Jung est prête à se lancer. « Néanmoins, mon amie est en France depuis peu, confie Julien Sebbag. La différence de culture est importante et la voir plonger dans l’entreprenariat dans ces conditions me semblait encore plus difficile que ça ne l’est déjà. J’ai donc proposé que l’on s’associe et que l’on monte ensemble ce nouveau projet. »
La culture café made in Seoul
L’idée ? Retranscrire tout l’univers de la jeune femme dans un café. Julien s’envole pour Séoul et retrouve sur place les futurs directeurs artistiques d’Alphabet Agency qui l’immergent dans la culture locale. L’aventure dure trois semaines, pendant lesquelles le Parisien écume les cafés coréens aux concepts déjantés – il suffit d’aller voir du côté de Tongue Planet et de Nudake. D’ailleurs, la capitale en compte plus de 20 000, soit le plus gros ratio de ce type d’établissement par habitant. Il faut dire que les coréens s’y rendent à tout moment de la journée, de 11 heures à 23 heures pour profiter d’une pause sucrée.

Au Café Shin, les clients sirotent des latte glacés à la crème de sésame noir et autres boissons à base de patate douce violette à tomber. Le tout est accompagné de fondants au matcha, financiers et autres « croffles » et, le midi, de kimbap (sortes de maki XXL typiques) pour la touche salée. Un délice.
Un Hanok posé en plein Paris
Le studio Uchronia – habitué des coffee-shops qui signe l’architecture d’intérieur des restaurants de Julien Sebbag -, accompagné par Alphabet Agency, imaginent un comptoir façon Hanok, ces maisons traditionnelles coréennes reconnaissables entre mille grâce à leur toit qui rebique.

Au fond, une petite pièce a été recouverte de carrelage Palet sur mesure aux motifs façon vagues ondulante, inspirée par des Jjimjilbang (bain traditionnel sud-coréen), à la façon du Pink Pool café de Hongdae à Seoul. « Nous avions envie de créer un réel contraste entre la pièce principale tapissée de papier japonais washi et celle-ci, en jouant à la fois sur la transparence d’un côté et les motifs de l’autre« , indique Julien Sebban, fondateur du studio Uchronia.
Côté mobilier, les tabouret ont été confectionnés en Corée, tout comme les ventilateurs anciens suspendus au plafond. D’ailleurs, tout l’équipe est coréenne, de quoi s’évader le temps d’un goûter.

> Café Shin, 7 rue des Petites Ecuries, Paris 10e. Ouvert du mardi au vendredi de 8h30 à 18h et les week-ends de 11h à 19h. Plus d’informations ici.
À lire aussi : Nouvelle tête : Uchronia, la chimère créative de Julien Sebban