En plein coeur de la Friche La Belle de Mai à Marseille, une soixantaine de galeristes et éditeurs français et internationaux se sont réunis pour exposer leurs oeuvres. La foire d’art contemporain Art-o-rama 2022 a, cette année, accueilli un nouveau venu : l’espace «Edition art et design.»
La Fondation d’entreprise Hermès au Cirva
Du 25 au 27 août, la fondation d’entreprise Hermès a présenté une exposition consacrée au verre qui compose les bouteilles de pastis, l’iconique boisson anisée marseillaise. Les réalisations étaient le fruit de deux workshops dirigés par le designer Noé Duchaufour-Lawrance qui encadrait onze artisans, six designers et cinq ingénieurs.
Le parcours commençait par le projet «Les reliques de Marseille » qui reflète une archéologie des temps modernes. À quelques pas de là, le deuxième projet — réalisé par Tiphaine Fevre, Sandrine Isambert, Eva George, Harmonie Begon et Thibaut Nussbaumer — montrait la façon dont la couleur du verre peut changer en fonction de la densité de matière. Le troisième projet «Civette», jouait quant à lui sur les formes en réinventant la tomette de Marseille. Enfin, le quatrième groupe reflétait le bagout légendaire des Marseillais à travers le soufflage du verre. À l’aide du four de Fusing, les œuvres du dernier projet exploraient la matière et ses mouvements.
> Fondationdentreprisehermes.com
Deborah Bowmann pour French Cliché
Durant Art-o-rama 2022, la galerie French Cliché dévoilait les oeuvres de Deborah Bowmann – pseudo des artistes Amaury Daurel et Victor Delestre – à travers «Total Deco», une série de vases fictifs colorés conçus à partir de fibres textiles. Le duo présentait également «Jazz», une lampe dotée d’un globe en verre soufflé à rayures jaunes et roses, et d’un pied en métal bleu électrique. Par ces œuvres mêlant art et design, Deborah Bowmann questionne leur fonctionnalité.
Le tandem avait aussi réalisé, pour l’occasion, un espace qui rappelait le salon littéraire du festival «Extra !» en 2021. À la fois salon et bureau, il faisait écho aux nouveaux modes de fonctionnement du monde du travail.
Marion Mailaender et son «Architecture à emporter»
La designer et architecte d’intérieur Marion Mailaender exposait quatre de ses créations, dont un lampadaire et trois lampes à poser réalisées en Placoplâtre®.
Quelques pièces de sa série «Jardin public» ont également été présentées. Les balades citadines de l’artiste lui ont inspiré une série de vases et tables thermolaquées qui rappellent les grilles des jardins publics.
Jennifer Locke et Tad Beck pour la Grant Wahlquist Gallery
La galerie américaine Grant Wahlquist Gallery exposait, durant trois jours, les œuvres de la performeuse Jennifer Locke et du photographe Tad Beck qui collaborent régulièrement depuis dix ans. Les séries «Spells I» et «Blanks» racontent une histoire poétique et captivante.
À travers ses photographies, Bleck capture … le «rien». Avec une feuille de papier glacé et une bombe de peinture, l’artiste joue avec les formes et les mouvements. Jennifer Locke, quant à elle, présente six courtes vidéos donc Power Cord, Ball, Mirror, Hand of Glory, Salt et Candle dans une éternelle boucle. Des créations vidéos qui nous questionnent sur notre rapport au temps qui passe.
Delphine Dénéréaz et Cécile Guettier pour la Villa Noailles
La Villa Noailles présentait, durant Art-o-rama 2022, l’artiste-peintre Adrian Geller et le plasticien Nicolas Floc’h. Précurseur de cette nouvelle vague artistique, le centre d’art contemporain hyérois mettait également en lumière les tissages médiévaux de Delphine Dénéréaz et les fresques murales de Cécile Guettier.
D’un coup de pastel et de peinture à l’huile, les dessins colorés de Cécile Guettier hypnotisent le regard par leurs mouvements infinis sur les murs du deuxième étage de la friche. À la frontière entre le mysticisme et l’érotisme, ses personnages anthropophagiques s’inscrivent dans un univers chimérique. Les créations textiles de Delphine Dénéréaz, quant à elles, sont une ode à Marseille, sa ville d’origine, et la culture populaire qui la compose. Grâce à la technique du tissage en lirette, elle témoigne de sa vérité à travers des tapis et tentures mêlant art, design et artisanat.
Les créations textiles de Sarah Viguer
À la fois plasticienne et designer, Sarah Viguer explore, avec son projet 3D «Weke», une nouvelle manière de tisser. Cette méthode de tissage provenant de Ouagadougou, au Burkina Faso, et utilisée pour la confection des pagnes traditionnels burkinabés permet de créer une pièce sans couture apparente grâce au fil de caoutchouc disposé directement sur la machine à tisser. «L’adhérence de ce matériau me sert à concevoir mon propre mode d’assemblage auto-agrippant qui remplace l’étape de confection couture traditionnelle» explique-t-elle.
En s’inspirant des créations de Naoki Takizawa et d’Issey Miyake, la designeuse crée des pièces textiles intrigantes, à la croisée de plusieurs pratiques. Ce nouveau projet révèle une méthode innovante et responsable, réalisée en collaboration avec la tisserande Aurélia Leblanc et La Sacred avec qui Marion a développé un caoutchouc à 95% biosourcé.
F R A C A S gallery et sa collection de jardinières
Coline Rosoux, Gert Wessels, Claire Lézier, Nitsa Mélétopoulos, Romain Berrewaerts, Olga Flor, Romain les Bains – co-fondateur de la galerie F R A C A S -, Sabrina Sguanci Borani et Roosje van Donselaar présentaient une collection de jardinières atypiques. À l’origine de cette initiative, la galerie bruxelloise est connue pour mêler art et artisanat dans ses projets.
Derrière le design exubérant de ces pots de fleurs se cache une réflexion utilitaire. Leur forme est en effet adaptée aux besoin de chaque fleur.
Sissi Club expose les oeuvres d’Inès DI FOLCO
La peintre Inès DI FOLCO s’est inspirée des «Portraits de Fayoum», des peintures funéraires datant de l’Égypte romaine. Un sujet sombre néanmoins teinté de couleurs dans ses œuvres.
La galerie La peau de l’Ours reflète la matière
Pendant la foire Art-o-rama 2022, la galerie belge La Peau de L’ours mettait en lumière les travaux du peintre et sculpteur Benjamin Ottoz et de la céramiste Emmanuelle Roule.
Les deux artistes jouaient ici avec la matière. Emmanuelle Roule présentait des oeuvres en céramique, utilitaires et esthétiques, conçues pour l’occasion. La cire d’abeille, le verre ou encore la cendre créent des ovnis aux multiples visages qui s’inscrivent dans une approche architecturale. Les peintures sculpturales – réalisées à base de papier et de pierre – de Benjamin Ottoz révèlent, pour leur part, son goût prononcé pour les volumes.
Life’s a Beach de (LA) HORDE
Au sein du Petit Plateau, le collectif (LA) HORDE a imaginé «Life’s a Beach», une projection de huit courts-métrages chorégraphiques.
Dans ses différents projets artistiques, le collectif du Ballet national de Marseille — formé à ses débuts par Jonathan Debrouwer, Marine Brutti et Arthur Harel — aborde des sujets de société à travers le mouvement d’un geste poétique. En prime, la bande sonore conçue par le compositeur Rone donne un aspect poignant à leurs nombreuses performances comme «Room With A View.»