A Arles, l’architecte et paysagiste Philippe Rahm a conçu une scénographie sur mesure, au service de l’expérience que propose le premier évènement de l’immense nouvel espace d’exposition de la Mécanique générale sur le site de la Fondation LUMA au Parc des Ateliers. Le but ? S’immerger dans les « nouvelles productions de l’image contemporaine ». Autour de sa présidente Maja Hoffmann, le comité artistique de la fondation arlésienne (des conseillers qui sont aussi artistes, commissaires d’exposition ou directeurs d’institution de premier plan comme Liam Gillick, Hans-Ulrich Obrist ou Beatrix Ruf) a sélectionné quatre artistes afin qu’ils exposent leurs influences et leurs œuvres liées au travail de la reproduction des images. Le résultat offre au public une plongée dans les nouveaux moyens d’expression et questionne simultanément la valeur des photos dans notre société.
Originale et ouverte, l’exposition a l’attrait d’un forum. Au sein de ce parcours libre, on peut commencer par découvrir des documents inédits du XIXe siècle à nos jours (collages, installations, sculptures, vidéos…) soigneusement choisis par Walead Beshty pour sa section « Pictures Industry » (qui fait référence au mouvement d’appropriation de la Pictures Génération). Plus loin, l’esthétique et la pratique politique de l’autoportrait pour documenter les peuples noirs d’Afrique réalisée par Zanele Muholi répond par surprise à celle de Collier Schorr et Anne Collier. Liées comme elle à la communauté LGBTI, leurs photographies mettent en abîme les sphères de leur travail pour la mode à celle de l’intimité par un usage traditionnel de l’appareil photo. Pop, la série de clichés d’opérations dentaires reproduites en très gros plan par Elad Lassry revisite quant à elle l’imagerie médicale et assume son statut d’objet photographique non identifié.
Jusqu’au 23 octobre à La Mécanique, Parc des Ateliers. www.luma-arles.org