Depuis le 25 juin 2020, l’histoire d’Audemars Piguet se raconte dans la nouvelle extension de sa manufacture historique. Fondée au Brassus en 1875, la maison suisse accueille les amateurs d’horlogerie dans un musée-atelier à la transparence et à la fluidité extrêmes. Célèbre pour ses architectures sculpturales, l’agence du Danois Bjarke Ingels déroule ici un bâtiment en spirale, où l’horloger expose l’étendue de ses savoir-faire autour de ses plus beaux modèles de montres.
Entièrement restauré par l’agence suisse CCHE, qui a également chapeauté le chantier de la nouvelle extension, l’ancien atelier de Jules-Louis Audemars et Edward-August Piguet cohabite désormais avec les espaces tourbillonnants du studio de Copenhague. Inspiré par le ballet ininterrompu des aiguilles sur le cadran d’une montre, le bâtiment s’inscrit dans la déclivité du site et dans les paysages de la vallée de Joux, avec une toiture entièrement végétalisée qui participe à l’isolation thermique et absorbe les eaux de pluie. Coup de force architectural, en dépit de ses 470 tonnes, celle-ci ne repose sur aucun mur ou poteau, mais sur des dizaines de parois en verre structurel.
Toutes fabriquées sur-mesure, les 108 parois de verre mesurent jusqu’à douze centimètres d’épaisseur pour supporter la toiture métallique. Entre le plafond en laiton et le sol en pierre du Jura, elles délimitent le parcours, également en spirale, dans un jeu de reflets alimenté par une abondance de lumière naturelle. Afin de filtrer les rayons du soleil estival, seule un treillis métallique ceinture les pans inclinés du toit, sans rien obstruer du panorama. Grâce à la transparence du dispositif, les montagnes alentours se laissent contempler depuis tous les espaces. Y compris au coeur du musée, où l’horloger expose l’Universelle : sa montre la plus sophistiquée, inventée en 1899.
Des premiers goussets réalisés à la fin du XIXe siècle à un modèle conçu en l’honneur du pilote de F1 Michael Schumacher, 300 montres retracent les succès techniques et esthétiques de la firme helvète, dans une scénographie de l’Atelier Brückner, basé à Stuttgart. Parmi les sculptures cinétiques qui introduisent chaque section, les vitrines évoquent d’anciens instruments astronomiques, tandis que des horlogers s’affairent dans deux ateliers, sous le regard des visiteurs. Les plus ambitieux peuvent d’ailleurs s’essayer à les imiter, grâce à une série d’établis prévus à cet effet. De quoi divertir les futurs clients de l’Hôtel des Horlogers, un établissement de 50 chambres qu’Audemars Piguet doit inaugurer à deux pas avant la fin de l’année, dans une architecture tout aussi originale… forcément signée BIG !
> Musée Atelier Audemars Piguet. Route de France 18, 1348 Le Chenit (Suisse). museeatelier-audemarspiguet.com