À 85 ans, l’architecte Renzo Piano, avec son agence Renzo Piano Building Workshop (RPBW), continue de nous surprendre, comme en témoigne l’une de ses dernières livraisons : l’École normale supérieure Paris-Saclay (ENS), édifiée à Gif-sur-Yvette.
C’est en 2011 que l’ENS Cachan (Val-de-Marne) avait pris la décision de rejoindre le plateau de Saclay (Essonne). Sur un site de trois hectares au cœur du quartier de Moulon, en pleine frénésie constructive, l’ensemble de Normale Sup s’organise autour d’un jardin en pleine terre, protégé des vents et vivant au rythme des saisons et du climat, conçu par le jardinier Pascal Cribier (1953-2015) et les paysagistes de l’agence Après la pluie.
Les différents bâtiments de l’École Normale Supérieure s’organisent en périphérie du terrain, offrant 62 000 m² de surface pour 1 699 étudiants. Des conditions de travail privilégiées, pour ne pas dire luxueuses, offertes à l’élite de la nation pendant que de nombreuses universités françaises n’ont d’autre choix que de s’accommoder de locaux vétustes.
Des bâtiments en adéquation avec l’école
L’architecture proposée par RPBW reflète la singularité de la pédagogie de l’ENS, grande école pluridisciplinaire où lieux d’enseignement et laboratoires de recherche s’entremêlent pour favoriser les interactions entre étudiants et chercheurs en sciences fondamentales, en sciences humaines et sociales, et en sciences pour l’ingénieur.
« J’ai voulu édifier un bâtiment qui crée la merveilleuse sensation d’être dans un espace où l’on apprend, mais dans lequel aussi on se frotte à la curiosité humaine de la recherche », résume l’architecte Renzo Piano.
L’ensemble des bâtiments de Normale Sup repose sur une architecture compacte et bioclimatique. Les volumes intérieurs privilégient une ventilation naturelle, à l’exception des laboratoires, climatisés pour garantir une température stable toute l’année.
La transparence, obsession de l’architecte italien, s’exprime partout, favorisant les conditions de la mise en relation des utilisateurs, mais aussi des disciplines. Pièce maîtresse du projet, un atrium monumental, baigné de lumière, perpétue, quarante-cinq ans après l’inauguration du Centre Pompidou, le talent de RPBW pour créer la surprise.