Votre dernier Salon du meuble de Milan ?
Alain Gilles : Nous y avons lancé de nouvelles collections chez Vincent Sheppard (@vincent_sheppard_furniture) et de nouveaux produits chez Bonaldo, notamment la chaise Eddy, inspirée du monde du vélo. Chez cet éditeur, il y avait également la table Assemblage, un jeu sur les volumes intégrant du liège. J’ai vu tant de choses que j’en oublie ! On se demande d’ailleurs comment en créer de nouvelles après en avoir vu autant… Cette surenchère de propositions fatigue un peu le regard, mais cela permet de prendre le pouls de ce qui se fait. C’est bien pour éviter de répéter les choses, voire créer en réaction au marché.
Sur le site d’IDEAT, vous tressiez des couronnes à Maison & Objet. Et Milan ?
J’aime bien la fraîcheur de Maison & Objet. Milan, c’est un peu un marathon. C’est bien la Mecque du design, mais ce que j’y ressens le plus, c’est l’enfermement d’un grand salon. Je suis content quand, le soir, je vais voir des expositions et, surtout, quand je perçois enfin le plaisir d’être en Italie.
Cette année, c’était l’anniversaire du Salon Satellite des jeunes designers. Êtes-vous un « Satellite baby » ?
J’ai commencé trop tard. On expose à Satellite jusqu’à environ 35 ans, je crois. Moi, quand j’ai fini mes études de design, j’avais 35 ans, donc la question d’exposer à Satellite ne s’est jamais posée. En même temps, je trouve que c’est un très beau tremplin.
Vous avez eu une autre vie avant le design. Du coup, on vous croit plus âgé…
J’ai quand même 46 ans ! Si on parle de génération de designer, j’ai mon âge biologique et mon âge de designer.
C’est comme si on n’avait pas eu le temps de vous prendre pour un jeune designer.
J’avais déjà l’air vieux et con (rires) ? Le fait est que quand j’ai exposé en tant que « Designer de l’année » à Courtrai, en 2012, j’ai dû montrer ce que j’avais déjà fait. Comme nos projets étaient relativement volumineux, j’ai trouvé que la surface d’exposition proposée était insuffisante. Finalement, avec le soutien des marques et de la biennale Interieur, on a utilisé de l’espace en plus, grâce à une défection, ce qui a permis un plus grand déploiement.