4/ Atelier Aïno, architecture et matériau
Charlotte Lovera (1987), Élise Giordano (1987) et Louise Dubois (1989) ont créé l’Atelier Aïno en 2016 à Marseille.
Pourquoi l’architecture ?
C’est un moyen de s’engager, de réconcilier l’habitant et le bâti par une démarche sociale et environnementale.
Votre rencontre ?
Lors d’une année en Erasmus à Helsinki, dans un cours de tissage intitulé « Structure et matériau » à l’université Aalto. Cette école d’art et de design croise les disciplines et a une approche par le faire sous forme d’ateliers de tous horizons. Depuis, nous avons conservé l’articulation entre les matériaux, les motifs et les couleurs dans nos propositions d’architecture.
Votre projet le plus important ?
Un projet en cours : la reconversion d’une ancienne maison de repos en logements à Grasse, avec un maître d’ouvrage qui partage notre désir de valoriser le caractère des lieux. C’est pour nous un projet exemplaire, avec une recherche sur le réemploi des matériaux et sur le confort d’usage, en prenant en compte les contraintes économiques.
Un projet que vous auriez aimé réaliser ?
La réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre (Paris XVIIe), de Lacaton & Vassal, qui a amélioré non seulement le confort thermique des appartements, mais aussi le confort d’usage en apportant de la lumière, de la surface supplémentaire, la possibilité de planter des végétaux avec l’ajout de jardins d’hiver, tout en trouvant une réponse à l’économie du projet.
Une date importante pour l’agence ?
Celle de sa création, en 2016, nos têtes pleines d’espoirs, d’envies et d’ambition. Et les AJAP, cette année : un facilitateur d’accès à la commande de projets de plus grande taille.
Ce que vous défendez ?
Une démarche environnementale privilégiant la réhabilitation plutôt que la démolition, pour tirer parti de l’existant et réduire la mise en décharge. L’atelier intègre aussi dès que possible des matériaux biosourcés, en favorisant les filières courtes.
Un ou une architecte que vous admirez ?
Patrick Bouchain, qui propose des alternatives remettant en question l’ordre établi. Lacaton & Vassal, pour leur approche et leur philosophie. Ils disent chercher à témoigner de la « gentillesse » envers les usagers du projet. C’est vrai que la transformation du bâtiment et de la ville peut parfois être très violente.
Un rêve ?
Réhabiliter une des friches industrielles de la Cabucelle, un quartier du nord de Marseille, en s’appuyant sur les richesses existantes, à la fois matérielles et humaines.