Si l’on remonte aux origines du sport, celles de la Grèce antique des jeux Olympiques, les équipements sportifs occupaient une place privilégiée dans le maillage de la cité. Les sociétés occidentales ont un temps effacé le sport des usages et, de fait, les architectures allant de pair dans la composition des villes.
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Sport à la ville
Il a fallu attendre quelques siècles pour finalement les voir renaître, la plupart du temps à la périphérie, dans des édifices borgnes où les sports vont se jouer loin du regard des citadins. Depuis quelques décennies, ceux-ci expriment le souhait de pratiquer le sport de façon autonome et spontanée, dans une forme de libre accès et, si possible, en plein air. À ce besoin de flexibilité, les architectes ont répondu par la mise en œuvre de dispositifs et d’édifices dialoguant au mieux avec leur environnement.
Dans le même temps, des pratiques résolument urbaines, comme le skate ou l’escalade indoor – nouvelles disciplines aux Jeux de Paris 2024 – ont émergé, multipliant le catalogue des formes dédiées aux exercices physiques. Aujourd’hui, les propositions architecturales ne se contentent pas de répondre aux contingences sportives. Elles invitent le plus grand nombre à venir les pratiquer, à la manière d’un lieu de rencontre ouvert.
1 – Baignade urbaine
Surnommé « l’escargot » par ses habitués, Kastrup Sea Bath, au sud-est de Copenhague, est un édifice circulaire qui se profile depuis 2005 au bout d’une jetée.
Entre ponton et piscine de mer, cette enceinte conçue par le cabinet White Arkitekter permet aux baigneurs de se protéger des éventuels vents du nord tout en lézardant au soleil.
Carrément urbains, au Danemark également, les bains portuaires Aarhus, conçus en 2018 par l’agence Big-Bjarke Ingels Group (BIG), sont partie intégrante du projet de requalification des docks nord de la ville d’Aarhus en quartier ultramoderne.
2 – Sortie graphique
Dans le quartier cosmopolite de Nørrebro, à Copenhague, le trio composé des agences Superflex, BIG et Topotek 1 a imaginé Superkilen Park en 2012, un parc urbain de 750 mètres de long, traversé par une piste cyclable.
Le projet s’articule autour de trois zones parfaitement identifiables : la noire, la verte et la rouge, réalisée dans un matériau technique propice à des pratiques sportives. En outre, un mobilier urbain produit spécifiquement fait écho aux différentes disciplines.
3 – Slides et grinds inspirés
La vallée de la Pétrusse est une frontière naturelle entre la vieille et la nouvelle ville de Luxembourg. S’y sont installés au fil du temps des aires de jeux et de pique-nique, un fitness park… Et, depuis 2014, le Skatepark Péitruss, l’un des plus importants en Europe – près de 2800 m 2 –, projet de l’agence Constructo.
Commandé par la Galleria Continua pour son espace de Boissy-le-Châtel, en France, le Skatepark Continua, conçu en 2020 par In Out Concept, l’un des spécialistes du genre, pour MBL architectes s’appa – rente à un ruban propice à la glisse à travers la nature. Place au sport.
4 – Dribble post-moderne
Installé depuis 2013 au coeur du campus universitaire d’Utrecht, aux Pays-Bas, le projet BasketBar regroupe un bar, un restaurant, une librairie et un terrain de basket. NL Architects s’est appuyé sur un édifice existant pour imaginer une nouvelle structure qui répond pleinement aux besoins quotidiens des étudiants.
L’opportunité d’un large toit-terrasse a alors fait émerger l’idée de le faire évoluer en terrain de basket, symbole unanime de la culture urbaine, et que l’université souhaitait s’approprier.
5 – Slalom écoresponsable
Conçue par BIG en 2017, CopenHill abrite le principal incinérateur de la ville de Copenhague et, contre toute attente, une piste de ski sèche sur son toit incliné qui culmine à 80 mètres.
Partie prenante du programme de neutralité carbone que s’est fixé la ville, le dispositif lui fournit une part importante d’électricité et de chauffage. Pour rendre attractif cet équipement d’ordinaire placé loin des regards, l’agence d’architecture a imaginé y apporter une dimension ludique à travers une piste de ski ainsi qu’un mur d’escalade.
6 – Grimpe avec vue
À Brunico, au nord-est de l’Italie, le centre d’escalade Heliks propose depuis 2010 aux élèves de la ville de s’initier et de pratiquer toute l’année. Stifter +Bachmann a imaginé cette « école de la grimpe » comme un amphithéâtre à la fois couvert et en plein air, avec une typologie inspirée des mas – sifs environnants.
De la même manière, Reiulf Ramstad a joué du mimétisme pour ériger en 2016 le Norwegian Mountainee – ring Center à Åndalsnes (Norvège). Véritable landmark pour la ville, le bâtiment abrite aussi le plus haut mur d’escalade (21 mètres) du pays.
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