3 hôtels pour (re)découvrir Paris autrement

De la Butte Montmartre aux Abbesses, ces trois hôtels réinventent l’art de séjourner à Paris.

Disséminés dans tout Paris, ces trois hôtels fraîchement rénovés invitent à (re)découvrir la Ville Lumière tout en bénéficiant d’un cocon douillet. Suivez le guide !


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1 – L’Élysée Montmartre Hôtel, à Pigalle

Situé entre le Trianon et l’Élysée Montmartre, deux salles de concert mythiques, ce nouvel hôtel occupe des bâtiments longtemps restés vacants (et vétustes), qui jadis abritaient les loges de l’Élysée Montmartre.

Le lobby-bar, réservé aux clients, donne le ton d’une décoration harmonieuse, épurée et apaisante, où tous les éléments dessinés sur mesure.
Le lobby-bar, réservé aux clients, donne le ton d’une décoration harmonieuse, épurée et apaisante, où tous les éléments dessinés sur mesure. Julien Labrousse

L’établissement a certes pignon sur rue, mais c’est une bulle de calme au pied de la butte. Il conserve son intimité et prend le contrepied du bouillonnant boulevard Rochechouart derrière une longue baie vitrée ponctuée d’arches de bois clair.

À peine visible de l’extérieur, le lobby-bar, réservé aux clients, donne le ton d’une décoration harmonieuse, épurée et apaisante, où tous les éléments dessinés sur mesure (comptoirs, étagères, tables, chaises et fauteuils aux formes voluptueuses) s’intègrent dans un espace fait de briques apparentes et de murs crème, sous la version contemporaine d’un plafond à caissons.

Julien Labrousse, copropriétaire des deux salles et de l’hôtel avec le producteur Abel Nahmias, a créé une atmosphère « plus japonisante ou nordique que parisienne. Étant immergés dans le quartier depuis longtemps, nous avions nous aussi envie de voyager ! » 

Le bois d’eucalyptus occupe une place privilégiée à L’Élysée Montmartre Hôtel.
Le bois d’eucalyptus occupe une place privilégiée à L’Élysée Montmartre Hôtel. Julien Labrousse

Un matériau est ici largement prédominant : le bois d’eucalyptus. « Notre studio d’architecture est installé à Paris et à Lisbonne. Nous avons racheté une vieille usine abandonnée dans laquelle nous produisons toutes nos pièces et avons développé un travail de recherche et de transformation de ce bois, utilisé pour la pâte à papier dans un contexte très industriel. L’objectif est de démontrer qu’il peut avoir un usage plus noble. »

Les seize chambres, dont quatre en duplex sous les toits, particulièrement réussies, pour quatre personnes, se nichent dans les étages. Tout comme la salle de projection, où plus de 130 cd des années 1980 et 1990 sont mis à disposition.

L’établissement a certes pignon sur rue, mais c’est une bulle de calme au pied de la butte.
L’établissement a certes pignon sur rue, mais c’est une bulle de calme au pied de la butte. Julien Labrousse

Bon à savoir, les clients de l’hôtel bénéficient d’un billet coupe-file les soirs de concert. Et peut-être auront-ils la chance de croiser les musiciens le lendemain au petit déjeuner… C.B.

> 78, boulevard Marguerite-de-Rochechouart, 75018 Paris. À partir de 250 € la nuitée. Emhotel.fr


2 – L’Hôtel Basss, à Montmartre

Hôtel Basss, rue des Abbesses… Le nom de ce charmant 3-étoiles de quartier sonnerait presque comme une anagramme de sa localisation. L’adresse est connue des Montmartrois, dont certains ont pris pour habitude de loger de la famille ou des amis en visite sur la butte.

Au rez-de-chaussée, l’espace sur rue est avant tout destiné aux petits déjeuners, mais les résidents, tout comme ceux qui connaissent l’endroit, peuvent venir se poser tranquillement en journée.
Au rez-de-chaussée, l’espace sur rue est avant tout destiné aux petits déjeuners, mais les résidents, tout comme ceux qui connaissent l’endroit, peuvent venir se poser tranquillement en journée. Nicolas Anetson

Depuis quelques semaines, l’établissement a fait peau neuve après l’intervention de la designeuse Gesa Hansen et de l’architecte d’intérieur Nathalie Visnovsky, qui n’ont pas touché à l’essentiel : l’esprit des lieux.

Le groupe Madeho a confié le soin au tandem de rafraîchir cet hôtel de quartier de 36 chambres situé aux abords de la place des Abbesses. Si l’organisation des espaces n’a pas bougé, conservant notamment l’offre de chambres single, la décoration transcende l’endroit.

Désormais, celui-ci se pare de teintes douces – un beige crème pour les murs, du brun et de l’ocre pour les textiles –, et de matières chaleureuses – bois clair et laiton –, qui renforcent le concept de cocon douillet. Mâtiné d’influences japonaises et scandinaves, le mobilier a été dessiné sur mesure en mode less is more (« moins, c’est plus »), pour optimiser les volumes, bien sûr, mais en lançant aussi quelques clins d’œil au quartier.

Le groupe Madeho a confié le soin au tandem de rafraîchir cet hôtel de quartier de 36 chambres situé aux abords de la place des Abbesses.
Le groupe Madeho a confié le soin au tandem de rafraîchir cet hôtel de quartier de 36 chambres situé aux abords de la place des Abbesses. Nicolas Anetson

Ainsi les formes en escalier (penderies, pieds de table, rangements…) évoquent le cheminement sur la butte ; de même, un accrochage d’estampes et d’objets renvoie à l’héritage artistique de Montmartre – de Modigliani à Picasso en passant par Toulouse-Lautrec ou Matisse, nombre de peintres avaient élu domicile dans l’arrondissement.

Au rez-de-chaussée, l’espace sur rue est avant tout destiné aux petits déjeuners, mais les résidents, tout comme ceux qui connaissent l’endroit, peuvent venir se poser tranquillement en journée avec leur portable et commander un café ou un thé, voire profiter aux beaux jours de la cour à l’arrière du bâtiment.

L’adresse est connue des Montmartrois, dont certains ont pris pour habitude de loger de la famille ou des amis en visite sur la butte.
L’adresse est connue des Montmartrois, dont certains ont pris pour habitude de loger de la famille ou des amis en visite sur la butte. Nicolas Anetson

« Compte tenu de l’offre de restauration dans le quartier, nous n’avons pas jugé utile de créer un bar ou un restaurant », déclare-t-on chez Madeho. Tout semble avoir changé, et pourtant, cette fameuse âme qui fait le charme d’une adresse demeure. Combien d’autres hôtels Basss dans la capitale, pour démontrer que l’essentiel tient à peu de chose ? O.R.

> 57, rue des Abbesses, 75018 Paris. À partir de 130 € la nuitée. Hotel-basss.com


3 – L’Hôtel Dalila, à Clignancourt

L’établissement est à l’image de son environnement : éclectique, vibrant, cosmopolite et populaire. Le tarif de la nuitée de ce 3-étoiles est d’ailleurs imbattable. Dans ce petit coin méconnu du XVIIIe arrondissement, loin des spots touristiques de la capitale, cohabitent les troquets surannés et les néobistrots branchés, rue Montcalm, rue du Ruisseau…

Au Dalila (un clin d’œil à Dalida), les 49 chambres, réparties sur sept étages, donnent sur la rue, les cours intérieures ou les toits.
Au Dalila (un clin d’œil à Dalida), les 49 chambres, réparties sur sept étages, donnent sur la rue, les cours intérieures ou les toits. Jeanne Perrotte

Le métro est au bout de la rue et les puces de Saint-Ouen à dix minutes à pied. L’architecte Giovanna de Bosredon, qui a collaboré avec LVMH et Laura Gonzalez avant de créer Auguri Studio, y a fait son marché et chiné « des objets, vases et livres, une table brutaliste d’Olavi Hanninen, des chaises Rey, de Hay rouges, des tables de chevet tubulaires modernistes, des appliques Charlotte Perriand à volet en métal… ».

Pour ce projet, un hôtel de quartier abordable et pratique développé par Sohoma (qui gère aussi le Moxy Annecy, l’Hôtel & Spa Fort Saint-Laurent, à Lyon, ou encore les hôtels Orso – Rochechouart, Wallace, Léopold… tous à Paris), l’architecte a imaginé une vraie identité design, audacieuse et cohérente. Elle a réussi à le rendre séduisant en s’imprégnant du « passé joyeux de Montmartre », dupliquant « le carreau de bistrot en damier, les treillages des squares, les bancs publics… »

Les tissus de la maison Thevenon et les têtes de lit en cannage de Casa Lopez apportent un subtil esprit « campagne à Paris ».
Les tissus de la maison Thevenon et les têtes de lit en cannage de Casa Lopez apportent un subtil esprit « campagne à Paris ». Jeanne Perrotte

Avec tous ces éléments, même le lobby-salle de petit déjeuner, pourtant austère a priori, tout en lon- gueur et bas de plafond, a trouvé son style – le studio de création végétale Debeaulieu ayant apporté la touche finale plaçant ici et là des plantes vertes.

Au Dalila (un clin d’œil à Dalida), les 49 chambres, réparties sur sept étages, donnent sur la rue, les cours intérieures ou les toits. Giovanna de Bosredon a décliné une palette de verts, orange et bordeaux, accroché quelques affiches anciennes, des photos en noir et blanc aux murs, et a particulièrement soigné les éclairages avec notamment, au dernier étage, sous les toits, des suspensions Werner Panton.

L’architecte a imaginé une vraie identité design, audacieuse et cohérente.
L’architecte a imaginé une vraie identité design, audacieuse et cohérente. Jeanne Perrotte

Les tissus de la maison Thevenon et les têtes de lit en cannage de Casa Lopez apportent un subtil esprit « campagne à Paris » qui sied bien aussi à cet hôtel, le premier réalisé en solo par l’architecte. C.B.

> 51, rue Letort, 75018 Paris. À partir de 100 € la nuitée. Hoteldalila.com


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