Figure héroïque des Trente Glorieuses, l’architecte Georges Maillols (1913-1998) a laissé son empreinte à Rennes en signant de nombreux bâtiments parmi lesquels quelques icônes comme la barre Saint-Just (1969) ou les Tours Horizons (1970). Aussi, le prénom de cette illustre figure s’est-il naturellement imposé lorsque la Maison de l’architecture et des espaces en Bretagne (MAeB) s’est lancée dans l’organisation d’un festival d’architecture dans la capitale bretonne. Jusqu’au 9 octobre se tient donc la première édition du festival Georges dont la très belle affiche, offrant une vue spectaculaire et abstractisée des Tours Horizons, est signée WeAreBlow.
Une programmation pointue
Le festival Georges s’appuie sur une programmation à la fois éclectique et exigeante, mêlant les formats et investissant différents lieux dans la ville. A la manœuvre, des architectes rennais en prise avec leur territoire, soucieux de questionner leur discipline à travers la ville contemporaine en train de se faire, d’interroger les pratiques sous toutes leurs formes, de sensibiliser les plus jeunes mais aussi de mettre à l’honneur le patrimoine local.
Au programme du festival Georges, plusieurs expositions parmi lesquelles « Momentum of light ». Iwan Baan présente une série de photos qu’il a réalisée au Burkina Faso sur le thème de la lumière, lors d’un voyage en compagnie de Diébédo Francis Kéré, architecte burkinabé fraîchement auréolé du Pritzker Prize 2022. Ce travail est présenté à la Brasserie Saint-Hélier, figure de l’architecture rennaise qui vient d’être réhabilitée par l’agence Guinée*Potin.
Au Pavillon Courrouze, l’exposition « Muz Yer » raconte en maquettes et en images une belle histoire des nichoirs, conçus à Rennes par des architectes comme Dominique Perrault, Kengo Kuma ou l’agence ALTA, à l’origine du projet. Sur un parcours de 8 kilomètres, huit « maisons à oiseaux » invitent à repenser le rapport de l’architecture à la nature par le biais de la petite échelle. A découvrir également, « Les maisons endormies » de Maxime Voidy. Le photographe rennais a posé son objectif sur les résidences secondaires de la côte bretonne, interrogeant leur devenir en basse saison.
Des expositions, des conférences, des ateliers mais aussi des ciné-débats avec entre autres, le 1er octobre, la projection en plein air de « Koolhaas Houselife » d’Ila Bêka & Louise Lemoine. Le film raconte l’histoire de la Villa Lemoine réalisée à Bordeaux en 1998 par Rem Koolhaas (OMA), du point de vue de la femme de ménage, héroïne de ce remarquable documentaire. Une approche décalée, à l’image du festival Georges, pensé pour tous les publics, qui croise les regards, stimule le débat et (r)éveille les envies d’architecture. A ne pas manquer !
> Festival Georges, jusqu’au 9 octobre à Rennes. Programme détaillé ici.