La crise sanitaire et les confinements à répétition nous ont fait prendre conscience qu’il était primordial de se sentir à l’aise chez soi. IDEAT s’est intéressé au projet « La Maison Dans l’Enclave » du studio d’imagerie numérique, Form und Rausch, qui correspond parfaitement à l’idée d’un cocon accueillant.
Quand le design rencontre la 3D
Fondé en 2018 à Berlin, Form und Rausch est un studio artistique qui se caractérise par l’utilisation d’une méthode digitale innovante appelée CGI (Computer Generated Imagery). Cette technique d’animation hors normes regroupe toutes sortes d’effets visuels comme l’animation 2D et 3D ou encore les effets spéciaux. Hannes Lippert, artiste 3D et fondateur du studio, nourrissait le désir de mêler toutes passions à son métier : « Cette pratique mêle plusieurs de mes passions : l’architecture, la décoration intérieure et la photographie. Ainsi, mes projets portaient principalement sur l’espace, la lumière et les matériaux ».
A l’époque où la question de la colonisation de Mars se pose sérieusement et face aux changements majeurs dans notre mode de vie depuis le début de la crise sanitaire, Hannes Lippert a pensé «La Maison Dans l’Enclave» comme un espace où biodiversité et architecture se mélangent jusqu’à trouver l’alchimie parfaite.
Une maison qui respire
Au cœur de la maison se trouve un atrium composé de plantes et de rochers visibles de part et d’autre de l’habitation – d’où l’utilisation du mot enclave. « La nature n’est pas laissée à l’extérieur, mais intégrée au quotidien » ajoute Hannes Lippert. Au départ, le projet avait pour objectif de mettre en avant plusieurs productions design de l’artiste 3D – à savoir une lampe de bureau et un lampadaire – mais petit à petit l’idée de créer un lieu habitable a fait son chemin : « Après avoir déterminé l’architecture des premières pièces, je me suis mis à réfléchir à la manière dont je pourrais développer une maison entière dans lequel j’aimerais vivre».
«La Maison dans l’Enclave» nous interroge sur l’avenir de l’humanité et le rapport que nous avons avec la planète. A quoi ressemblera notre environnement dans les années à venir ? Aujourd’hui, des solutions, même fictives, se mettent en place progressivement afin de penser un monde plus sain pour les générations futures. Malgré l’utilisation de couleurs chaudes comme le rose et le terracotta priment, «La Maison Dans l’Enclave» témoigne, en filigrane d’une sombre réalité : celles des conséquences du réchauffement climatique. «Pendant la phase de conception, j’ai pensé à un environnement désertique, où il est nécessaire de protéger l’intérieur des aléas climatiques ».
Il y a également une approche très paradoxale dans la manière dont a été conçue cette habitation. En effet, «La Maison Dans l’Enclave» est un lieu où règne une certaine liberté mais aussi une atmosphère confinée, à la manière d’un cocon protégeant du danger. Aucune porte ne sépare les pièces de la maison, ce qui lui confère un côté aérien. L’ouverture est d’ailleurs le maitre mot de cette propriété. «En tant qu’artiste 3D, j’ai la possibilité et la liberté de concevoir une maison exactement comme je le souhaite. Et je serais très heureux si cette conception pouvait être, un jour, transposée à la réalité », poursuit Hannes Lippert.
« Ici, tout est réduit à l’essentiel» ajoute le fondateur de Form und Rausch. Épuré, certes, mais esthétique. Pour son projet, Hannes Lippert, a mis en avant du mobilier de nombreux designers internationaux comme la chaise «Parrish» de Konstantin Grcic, la table d’appoint «David Side» de Four Hands ou encore la table de salle à manger « Defili » de Scarpa. Selon le fondateur, le minimalisme amène une certaine beauté à l’architecture : «En outre, dans un monde où le matérialisme est un énorme problème pour l’environnement, nous devrions nous concentrer davantage sur les choses imparfaites». Parce qu’il est bon de penser que le monde de demain se construira loin de l’hyper consumérisme.
> Découvrir plus de projets du studio Form und Rausch.