D’une collaboration entre l’Institut culturel Italien et la marque de revêtement en céramique Marazzi est née l’exposition : Luigi Ghirri Les années Marazzi 1975-1985. Dans les réserves les plus secrètes de Marazzi se trouvent une vingtaine de clichés pris entre les années 1970 et 1980 par le photographe Italien, Luigi Ghirri. Inaugurée à l’occasion de Paris Photo 2021, elle est ensuite prolongée jusqu’au 21 décembre 2021. Et une vraie poésie se dégage des photos de l’artiste, exposées pour la toute première fois en France.
Luigi Ghirri Les années Marazzi 1975-1985 : une exposition inédite
L’exposition de ses œuvres inédites fut orchestrée par LLaria Campioli. Spécialisée dans la photographie, la commissaire a déjà travaillé pour des lieux prestigieux comme le musée du Louvre ou encore le festival Fotografia Europea dont elle a chapeauté la 8e édition, autour de l’imagination photographique. Ce concept est d’ailleurs présent dans le travail de Luigi Ghirri qui, à travers ses œuvres, désirait questionner notre perception du réel. N’est-il qu’illusion ?
Un photographe de génie
En octobre dernier, LLaria Campioli a exposé les photographies de l’artiste à Modène, en Italie. « Pour nous, c’est un véritable honneur d’accueillir l’œuvre d’un des plus grands photographes italiens du XXe siècle» ajoute Diego Marani, directeur de l’Institut culturel italien de Paris. Photographe avant-gardiste, Luigi Ghirri côtoie, dans les années 1970, de jeunes talents de Modène spécialisés dans le domaine conceptuel – c’est-à-dire la représentation d’expérience vécue comme les voyages par exemple. C’est à ce moment-là, en 1975, que Luigi Ghirri intègre Marazzi qui fait appel à des artistes et stylistes pour innover dans la fabrication de ses carreaux de mosaïque. À cette époque, la marque a également pour ambition de promouvoir de jeunes artistes grâce à son laboratoire de recherche. C’est ainsi que la collaboration entre Luigi Ghirri et Marazzi commence.
Situé dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, l’hôtel de Gallifet qui n’est autre que l’Institut culturel italien de Paris a été conçu pour développer de bonnes relations entre la France et l’Italie dans le domaine culturel et linguistique. C’est l’architecte italien, Italo Rota, qui est à l’origine de la rénovation du rez-de-chaussée qui date de 1993. «La valorisation de ce partenariat unique entre un des plus grands maîtres de la photographie italienne et l’entreprise s’enrichit d’un nouveau chapitre, avec l’exposition d’un groupe de ces oeuvres de Ghirri, dans un haut lieu de la diplomatie culturelle tel que l’Institut culturel Italien de Paris» affirme Mauro Vandini, PDG de Marazzi.
Deux salles, deux ambiances
Dès que l’on entre dans la première salle de l’exposition Luigi Ghirri, Les années Marazzi 1975-1985, les photographies présentées donnent le ton. Allures géométriques, perspectives à foison, illusions d’optique, Luigi Ghirri a voulu ici sortir de son contexte le matériau classique qu’est la mosaïque, afin qu’on la considère comme un objet précieux et utile. Un mélange de dessin, d’objets et de photographies visent à interroger : est-ce juste un rêve ? D’après Luigi Ghirri : « La céramique a une histoire qui se perd dans la nuit des temps. Elle est depuis toujours un ‘objet’ sur lequel viennent se poser d’autres objets : les meubles, les gestes, les images et les ombres des personnes qui habitent ces espaces.»
Cette liberté expérimentale, il la trouve avec Marazzi. L’entreprise donne, en effet, carte blanche à l’artiste afin qu’il imagine une multitude d’idées modifiant la perception de la matière avec l’aide des photographes John Batho, Charles Traub mais aussi Cuchi White. Dans cette même salle, l’idéal architectural est représenté. Toujours à l’aide de grilles géométriques mais aussi grâce à l’utilisation de miroirs, ajoutant à ces représentations mille et un reflets, les œuvres de Luigi Ghirri pour Marazzi nous poussent à nous demander où est le beau.
La galerie des images est la deuxième salle consacrée à l’exposition. Des notes colorées et chaleureuses remplissent cette pièce baroque de l’Institut culturel italien de Paris. D’un côté, les tonalités chaleureuses de la terracotta sont en adéquation mettent en lumière quelques unes de ses œuvres comme l’œuf, la sablier ou encore le cactus. De l’autre, changement de décor avec une ambiance plus enfantine. Des couleurs pastel comme le bleu et le rose font alors écho à un arc-en-ciel en papier mais aussi des objets d’apprentissages comme des crayons de couleur, une ardoise ou une balle.
> Luigi Ghirri, Les années Marazzi 1975-1985 à l’Institut culturel Italien de Paris jusqu’au 21 décembre 2021. 50, rue de Varenne, 75007 Paris. ghirri.marazzi.it