Café Compagnon : le néo-bistrot signé Gesa Hansen à Paris

Après quinze mois d'un chantier éprouvant, le Café Compagnon ouvre ses portes à l'orée du Sentier. Mis en scène par la designer Gesa Hansen, ce refuge de 100 couverts accueille avec simplicité et finesse les gastronomes comme les télé-travailleurs.

« C’est le premier chantier où je n’ai fait aucun compromis avec mon client, lance, tout sourire, Gesa Hansen. Il faut avouer que bien connaître le patron aide à faire valider les idées les plus extravagantes… » C’est en effet pour son mari que la designer signe sa dernière réalisation en date, le Café Compagnon. Troisième opus gourmand de Charles Compagnon après Le 52 et Le Richer, le couple offre au Marais une nouvelle adresse complète et désirable.

La designer Gesa Hansen et le restaurateur Charles Compagnon.
La designer Gesa Hansen et le restaurateur Charles Compagnon. Nathalie Mohadjer

Minimal mais pas glacial

On retrouve bien sûr la patte Hansen. Reine du minimalisme, la Danoise signe un décor au scalpel. Parce que dépouillement ne signifie pas froideur, mais plutôt rigueur, le bois brut et les tonalités cuivrées dictent la ligne de conduite du Café Compagnon. Epaulée par Pierre Frey pour qui elle dessinera bientôt quelques pièces de mobilier, Gesa Hansen s’émerveille de la magie des tissus de la maison française : « Je suis extrêmement chanceuse qu’ils m’aient donné la possibilité de dessiner mes propres tissus ». Pour les banquettes, la designer a tout simplement choisi de… retourner l’une des références de l’éditeur !

Les détails : l’une des forces de Gesa Hansen pour signer un lieu.
Les détails : l’une des forces de Gesa Hansen pour signer un lieu. Nathalie Mohadjer

En marge des chaises du maître Hans J. Wegner qui peuplent la grande salle et celles de son confrère danois Henning Kjaernulf, chinées puis retapissées, tout le mobilier est l’œuvre de Gesa Hansen. Les tables, simplissimes, dévoilent tout leur charme quand on regarde sous leur jupe ; le desk, magistral, marque avec élégance le seuil du restaurant. Quant à la décoration, si quelques sculptures ont été généreusement offertes par des amies du couple, les éléments forts qui la composent sont dispersés sur les murs du restaurant, des versions 2D sculptées dans le bois des statues imaginées par le grand-père espagnol de Charles Compagnon, Carlos Ferreira.

La salle principale du Café Compagnon.
La salle principale du Café Compagnon. Nathalie Mohadjer

Café Compagnon : bienvenue chez vous

Le Café Compagnon est donc une adresse complète. Pourquoi ? Ouvert du petit-déjeuner au dîner, le restaurant ne fait pas l’impasse sur les late lunch, les pauses goûter ou les sessions de télé-travail. Parce qu’il est torréfacteur et sommelier, Charles Compagnon a fait de ses passions deux ancrages forts du lieu, proposant un café d’exception torréfié chez lui et des vins issus de ses propres vignes — le reste de la carte a été savamment sélectionnée parmi les plus belles références contemporaines, classiques mais aussi élevées en bio ou biodynamie.

Le protagoniste du miroir n’est autre que la silhouette d’une statue érigée par le grand-père de Charles Compagnon.
Le protagoniste du miroir n’est autre que la silhouette d’une statue érigée par le grand-père de Charles Compagnon. Nathalie Mohadjer

Côté papilles, le menu se fait simple et lisible le midi, destiné à une clientèle pressée mais exigeante. Le soir, en revanche, la carte s’étoffe, proposant des alliages de saveurs audacieux imaginé par le chef Geoffrey Lengagne, à l’instar d’une échine de cochon à la purée de raisin et cèpes ou un chou-fleur twisté à la salsa verde. Parce qu’elle mise sur la proximité et la saisonnalité, la carte sera amenée à changer en fonction des arrivages des producteurs.

> Café Compagnon. 22-26 rue Leopold Bellan, 75002 Paris. Réservations.