Guide : Un week-end à Rome, nos adresses hors des sentiers battus

Avec pour point de chute le nouveau Sofitel Rome, le plus français des hôtels de la capitale italienne, IDEAT a imaginé un circuit à travers la Ville Eternelle avec comme étapes des lieux hybrides et multiculturels.

IDEAT vous propose de redécouvrir la Ville Eternelle hors des sentiers touristiques. Sous le prisme du brassage de cultures, embarquez pour un week-end à Rome rythmé par ses plus belles œuvres architecturales.


L’hôtel : le Sofitel Rome Villa Borghese

Au sommet des escaliers d’une place qui rend pourtant hommage à l’Espagne, s’étend tout un quartier tourné… vers la France ! Introduit par ses boutiques de luxe et confirmé par la Villa Médicis et le couvent de la Trinité des Monts, l’ancrage hexagonal se poursuit dans la via Lombardia, où a trouvé refuge le seul et unique Sofitel romain. Récemment remise en beauté par l’architecte Jean-Philippe Nuel, la bâtisse historique fait un bond dans le troisième millénaire. 

Parce que la marque hôtelière a pour particularité de conjuguer l’âme de son pays d’adoption à son ADN français, elle a confié les rênes d’une rénovation bi-culturelle à son architecte. Fier de ses sept étages coiffés d’un restaurant en rooftop, le Sofitel Rome Villa Borghese se pare d’un habit baroque dans un écrin monolithique. Marbre et couleurs franches cohabitent dans un cadre dépouillé de murs laissés vierges. Les formes et volumes tranchants modernisent un décor inspiré du classicisme. 

Le point de chute de notre week-end à Rome : le Sofitel.
Le point de chute de notre week-end à Rome : le Sofitel. Gilles TRILLARD

Le spectacle qu’offre la Ville Eternelle depuis le Sofitel est unique. De la terrasse d’une suite ou de la fenêtre d’une chambre, les lieux incontournables d’un week-end à Rome mais aussi ses trésors cachés se dessinent en filigrane. A commencer par la Villa Ludovisi voisine, ancien palais de l’une des familles les plus influentes de la Renaissance, aujourd’hui résidence d’une princesse texane (sic). La veuve de son Altesse Sérénissime le Prince Nicolò Boncompagni Ludovisi ouvre ses portes « quand elle le veut », le temps d’une visite (proposée par la conciergerie de l’hôtel) qui mêle les anecdotes sur ses augustes amis à la découverte de lettres authentiques de Marie-Antoinette ou du seul exemple de plafond peint à Rome par le Caravage. Un véritable choc des cultures !

> Sofitel Rome Villa Borghese. Via Lombardia, 47.


Prendre un verre à l’Hôtel de Russie

Cocteau a dit de lui qu’il était un « paradis sur terre ». Impossible donc de passer un week-end à Rome sans s’arrêter à l’Hôtel de Russie. Planque des étoiles d’un autre temps et des membres de la maison impériale russe (d’où son nom…), cet imposant édifice est l’un des établissements les plus emblématiques de la capitale, œuvre de Giuseppe Valadier, l’auteur de la Piazza del Popolo voisine.

Les jardins de l’Hôtel de Russie, un véritable décor de film.
Les jardins de l’Hôtel de Russie, un véritable décor de film. DR

Si ses chambres et son restaurant valent résolument le détour, ses jardins demeurent incontournables. Richement végétalisés et structurés d’escaliers et de coursives, eux aussi imaginés par Valadier, ils forment un poumon de 2 400 m2 qui fait oublier que ‘on se trouve dans la ville moderne. Dans cette cour XXL, on déguste un aperitivo dans les règles de l’art, entouré du cèdre centenaire ou abrité sous les parasols blancs. So chic…

> Hôtel de Russie. Via del Babuino, 9. 


Pause culturelle au MAXXI

La patte de Zaha Hadid est reconnaissable entre mille… En marge du centre névralgique de la ville, les arts du XXIe siècle ont trouvé leur place dans une enveloppe radicale qui rompt avec l’esthétique de son port d’attache. Un parti-pris décidé en 2010 pour redynamiser la scène culturelle romaine, mené avec brio par l’architecte irako-britannique qui signait alors avec le MAXXI l’une de ses œuvres les plus fortes.

Les extérieurs du MAXXI.
Les extérieurs du MAXXI. DR

Cette structure labyrinthique, toute de béton vêtue et de cloisons (presque) dépourvue, abrite des expositions dédiées au design et à l’architecture. Jusqu’en octobre, c’est le travail passionnant d’Aldo Rossi, illustre architecte italien, qui s’expose en vedette. Des shows plus pointus et confidentiels s’illustrent en rotation dans les autres galeries.

Superposition de volumes au MAXXI.
Superposition de volumes au MAXXI. Iwan Baan

> MAXXI. Via Guido Reni, 4a.

Sur le chemin du musée, faites une halte au concept-coffee-shop 20MQ, posté au milieu d’un quartier sans grande animation. Si c’est sa jolie façade indiquant la possibilité d’embarquer son café – une rareté sur le chemin du MAXXI, plutôt ponctué de terrasses à ristretti –, la surprise vient en poussant la porte : une sélection de petits objets design meuble la moitié de cette néo-cantine.

> 20MQ. Via Flaminia, 314 C.


Le point de vue : le trou de serrure

Curieux bien informés ou cinéphiles à la recherche des lieux marquants de La Grande Bellezza, le film de Paolo Sorrentino, se croisent dans une file d’attente énigmatique qui se forme quotidiennement aux portes du siège du Prieuré de Malte. Avoisinant le quartier de Trastevere, sur le mont Aventin, cette place pourtant sans intérêt flagrant cache l’une des vues les plus surprenantes de la capitale romaine.

Quand viendra votre tour, laissez tomber les smartphones, ici bien impuissants devant l’originalité du panorama. Et ouvrez l’œil. Nous ne vous en dirons pas plus, si ce n’est que cette surprise met en perspective pas moins de trois pays…

> Piazza dei Cavalieri di Malta, 4.


Le bâtiment à voir : le siège de la marque Fendi 

On le distingue au loin, alors que la ville se rapproche à vive allure. Si la route qui lie Rome à son aéroport est quelque peu monotone, ce colosse de béton attrape l’œil aux portes de la ville. Exemple d’architecture fasciste du XXe siècle, le Palais de la civilisation italienne fut construit entre 1938 et 1940 par les architectes Guerrini, Lapadula et Romano en vue de l’Exposition universelle de Rome prévue en 1942, mais qui n’aura jamais lieu à cause de la guerre. Il appartient depuis 2015 à la griffe Fendi.

Le Colisée carré s’élève sur 60 mètres composés de six étages.
Le Colisée carré s’élève sur 60 mètres composés de six étages.

Rénové pour devenir le siège de la maison de couture, le « Colisée carré » abrite également une cantine ultra désirable (mais réservée à ses employés), réalisée sous la houlette une dream-team de designers (Dimore Studio en tête). Le public a, quant à lui, accès au premier étage du bâtiment où se tiennent occasionnellement des expositions.

> Palazzo della Civiltà Italiana. Quadrato della Concordia, 3.


La boutique à ne pas manquer lors d’un week-end à Rome : Chez Dédé

Avec son sobriquet bien franchouillard, ce cabinet de curiosités du quartier bohème du Campo de Fiori revendique un passeport franco-italien. Brassant les pièces des plus grands éditeurs de design, du prêt-à-porter, des bijoux, de l’art et même des trouvailles vintage, Chez Dédé a redéfini en quelques années les standards d’un terrain de jeu romain plutôt classique jusque-là, en introduisant des marques françaises comme Astier de Villatte.

A Rome, les aficionados de décoration se ruent Chez Dédé.
A Rome, les aficionados de décoration se ruent Chez Dédé. DR

Les cofondateurs du lieu, la designer Daria Reina et l’artiste Andrea Ferolla, signent également des pièces auto-éditées, à l’image d’une gamme de grands sacs qui s’arrache depuis sa sortie, des dessins originaux et des collaborations collector. Une boutique est également accessible en ligne pour ceux qui n’auraient pas encore prévu un week-end à Rome…

> Chez Dédé. Via di Monserrato, 35.


Le restaurant : Colbert, à la Villa Médicis

Bouclons la boucle dans la plus française des institutions romaines : la Villa Médicis. Ce palais de la Renaissance, propriété de la famille éponyme, est devenue une résidence d’artistes régie par la France en 1803. Depuis, il accueille chaque année une promotion de 16 pensionnaires choisis pour y faire éclore un projet artistique.

Sans doute l’une des plus belles vues à s’offrir lors d’un week-end à Rome.
Sans doute l’une des plus belles vues à s’offrir lors d’un week-end à Rome. DR

Son café-restaurant prend le nom du créateur l’Académie de France à Rome, Colbert, et propose une pause bien méritée après la visite caniculaire des jardins de la villa — l’accès aux espaces intérieurs est restreint en période de Covid. Le cadre est grandiose, la vue démente et l’assiette parvient à tenir la barre pourtant hissée bien haute.

> Villa Médicis. Viale della Trinità dei Monti.