Le dynamisme de Biarritz semble avoir toujours épousé celui de l’Hôtel du Palais. Napoléon III et Eugénie en firent l’un des hauts-lieux de leur époque, drainant le gotha et les premiers touristes. Au mitan des années 2010, alors que l’hôtel entame sa mue architecturale, il attire de nouveau la scène créative. Aujourd’hui, c’est indéniable, la ville est en pleine renaissance. Boosté par l’exode urbain, conséquence de la pandémie, le prix du mètre carré explose et la moyenne d’âge baisse. La cité basque profite bien sûr de cette impulsion et voit émerger boutiques, restaurants, bars et hôtels sous la direction d’entrepreneurs passionnés qui ont bien senti ce regain d’attractivité. Embarquez avec IDEAT pour un week-end à Biarritz.
Où dormir pour un week-end à Biarritz ?
Parce que Biarritz est une ville à taille humaine, le mieux reste de loger en centre-ville. Composé de petites rues, parfois piétonnes, le cœur de la ville permet de rayonner facilement à pied, même jusqu’aux quartiers périphériques. S’il reste encore majoritairement très classique, quelques pépites contemporaines parsèment désormais le parc hôtelier biarrot. Les Baigneuses et le Carlina Lodge se démarquent par leur situation idéale en bord d’océan, respectivement avec vue sur les plages de la Côte des Basques et du Port-Vieux.
Fraîchement inauguré, l’hôtel Palmito et ses 20 chambres font mouche. Grâce à une identité visuelle pensée par le Studio Waaz et à une décoration à thème mise en scène par l’agence Le Vivier, l’adresse offre enfin à Biarritz son boutique-hôtel de charme… Richement décoré sans tomber dans les clichés, l’hôtel Palmito incarne l’Aloha Spirit biarrot. Bois clair, céramiques du Maroc, teintes organiques et chaleureuses, papiers peints exotiques… Le voyage s’invite à tous les étages, et surtout au dernier, où se cache un véritable appartement doté de deux chambres… et d’une terrasse immense en rooftop.
Loin de n’être qu’une jolie coquille, le Palmito a travaillé avec attention les détails de sa copie. Pour accueillir tous les budgets le temps d’un week-end à Biarritz, l’hôtel se dote d’une large gamme de chambres, du dortoir (non mixte) à l’appartement en rooftop, en passant par la chambre classique et la suite. Parce qu’il n’a pas (encore !) de restaurant, une salle commune offre le confort et les services nécessaires pour déjeuner sur le pouce ou se faire couler un café. Enfin, cité de surf oblige, des planches haut de gamme sont proposées à la location.
En marge du centre, Casaviel est un havre de paix. Charmante maison d’hôtes postée à l’extrême sud de la ville, ce spot permet de se rendre facilement en ville (en bus ou en voiture, mais attention au stationnement) et aux plages (la plus proche : celle de la Milady, à 15 minutes à pied). Cette ancienne ferme remodelée par ses précédents propriétaires/architectes évolue désormais au diapason de la philosophie d’un couple de jeunes Strasbourgeois. Dans un cadre typiquement basque (murs de pierres, poutres apparentes), Diane et Lucas ont composé une partition joliment surannée, composée d’objets chinés et de références empruntées à la beach culture. Ne soyez pas surpris de voir traîner ça-et-là une planche de surf…
Parfait entre-deux entre la ville et la campagne, Casaviel cultive la proximité avec son terroir et ses racines. A table, c’est une affaire de famille. Les produits frais et locaux sont à l’honneur, tout comme les spécialités concoctées par leur famille (miel, confitures…), cuisinés le matin par Lucas et le soir par la Maman. Un petit jardin borde la ferme et l’espace de restauration, havre de quiétude où l’on prend plaisir à se perdre dans un bon bouquin ou lézarder après une session de surf.
La décoration à Biarritz
La jeune garde de la décoration éthique et responsable semble avoir élu domicile au Pays basque. C’est le cas du label Little Anana, qui façonne dans un bois de bouleau certifié FSC et non traité ses miroirs, tables et pegboards dans son atelier de Bidart. Parce que le gaspillage n’est pas une option, Astrid et son compagnon Ivan réutilisent les chutes de bois pour donner vie à un autre objet. Ainsi, la partie ajourée d’un miroir devient un plateau de table.
De l’autre côté de la ville, Pierre-Yves, un activiste et communicant local, s’est donné pour mission de transformer les rebuts de la mer en luminaires. C’est en nettoyant les plages biarrotes qu’il a l’idée de donner une seconde vie aux flotteurs de casier qu’il amasse par centaines. Un matin, c’est le déclic. Il voit en ces petites boules esthétiques mais marquées par le temps des sources de lumière. Comme une lueur d’espoir. Dérive porte depuis le combat d’un homme qui souhaite, à travers ses petits objets déco, sensibiliser à la préservation des écosystèmes marins.
Les créateurs locaux se donnent tous rendez-vous chez Open Me. Hélène Demongeot a tiré de sa passion pour les jolis emballages cadeaux, l’idée de sa boutique. Cette ancienne styliste de la maison Bensimon, rompue au beau avec supplément d’âme, a créé le bien-nommé Open Me dans l’idée de rendre l’écrin aussi précieux que ce qu’il contient. En quelques années, forte de sa sélection pointue de labels confidentiels ou d’éditeurs plus installés – pas toujours basques d’ailleurs –, l’adresse est devenue une référence. Les pièces uniques de Sophie Masson, Zuri Objects ou encore Mano Mani côtoient quelques références de chez Serax, ou encore celles d’une créatrice particulière aux yeux d’Hélène : sa fille, créatrice de L’Atelier M.
Détour architectural
Lors de leur week-end à Biarritz, les amoureux d’architecture contemporaine feront un crochet par la Cité de l’Océan. Bâti en 2011 sous la houlette de l’Américain Steven Holl, cet édifice est un exemple de bâtisse parfaitement calibrée à son environnement. Conçu avec l’agence basque Leibar & Seigneurin, il abrite un parcours dédié à la connaissance et à la préservation du milieu océanique. Symbolique en tout point, la construction prend la forme d’une double vague… à moins qu’elle ne rappelle une rampe de skateboard ? Quoi qu’il en soit, ces interprétations font toutes deux appel à l’identité culturelle de la ville, profondément tournée vers la glisse.
En créant un objet évocateur, Steven Holl conjugue culture, divertissement et urbanisme. Si les skateurs seront attirés par cette rampe géante, ils n’en seront que plus ravis en découvrant son bowl secret, planqué dans le creux de la vague. Les deux cubes en verre translucide qui lui font face ponctuent cette surface courbe. Ils abritent la cafétéria, le restaurant et le kiosque du musée. L’opalescence des vitrages mêlée au béton de la structure renforce la pureté esthétique recherchée par les architectes.
Où manger à Biarritz ?
Riche d’un terroir exceptionnel et préservé, le Pays basque attire nombre d’épicuriens. Si les chefs locaux œuvrent depuis longtemps à la mise en valeur de leur patrimoine culinaire, d’autres toques françaises ont tout plaqué pour cuisiner le meilleur de la région. C’est le cas de Cédric Béchade, installé depuis 2007 à Saint-Pée-sur-Nivelle (La Table de l’Auberge Basque, 1 étoile) qui prend les commandes du Café de Paris pour la seconde saison. Avec sa vue sans pareil sur la Grande Plage et son décor signé de la Parisienne-en-chef Sarah Lavoine, la table se hisse enfin à la hauteur du prestige de son adresse. Le chef Béchade y conjugue la démarche qu’il a développée pour sa table étoilée (produits en circuit court, ancrage local) au temps d’une brasserie contemporaine, offrant une assiette lisible et raffinée, toujours parfaitement présentée.
Autre acteur d’adoption du renouveau de la cuisine biarrote, Anthony Orjollet et son Epoq n’en finissent pas de déchainer les fourchettes. Décor chiadé, musique branchée, petites assiettes à partager… C’est pourtant une cuisine poignante que le chef imagine chaque jour en fonction des arrivages. Pour pénétrer le Saint-Graal, il faut réserver longtemps en avance. Et si la place venait à manquer, dirigez-vous vers son opus basque inaugural, Elements, planqué aux abords d’un centre-commercial à Bidart. Si l’adresse n’est pas aussi déco, l’assiette se fait plus brute et chauvine, mais toujours arrosée d’une large cave à vins nature ou biodynamiques.
En marge de ces noms taillés pour le Michelin, un week-end à Biarritz ne serait rien sans ses cantines coquettes et gourmandes. Un seul mot d’ordre : petites bouchées et vins naturels. tentez votre chance chez Chéri Bibi, excentré dans le quartier de Beaurivage, bien installé sur une grande terrasse au détour d’une place tranquille. Ou Carøe, inspiré par les racines scandinaves de Joséphine, la moitié du lieu, qui a poussé les murs pour sa rentrée estivale. Dans la catégorie « bon, bio et healthy », les coffee-shops parsèment la ville. Du pionnier Le Palm au tout nouveau Mood Café, tout le monde s’y met pourvu qu’on puisse manger en terrasse ou embarquer sa collation pour l’après-surf.