Designers japonais et techniques ancestrales s’exposent chez Amélie Maison d’art

L'exposition inaugurale du nouvel espace d'Amélie Maison d’Art lève le voile sur les artistes et designers japonais. « La beauté du geste » met en lumière des savoir-faire rares.

A l’occasion de sa nouvelle exposition baptisée « La beauté du geste », Amélie Maison d’art inaugure un tout nouvel espace au 18, rue Séguier, dans le VIe arrondissement. Un lieu idéal pour accueillir les délicates œuvres de designers japonais. Lors de son dernier voyage dans l’archipel, Johanna Colombatti, la curatrice, en a profité pour sélectionner les créateurs présents dans cet accrochage pour l’attention qu’ils portent au détail : une notion essentielle de l’artisanat traditionnel japonais, encore bien vivace aujourd’hui.

Un design d’objet usuel et du quotidien

L’exposition réunit les pièces d’une dizaine d’artisans et designers qui occupent une place centrale dans la création contemporaine japonaise. Tous s’inscrivent dans un design d’objet usuel et du quotidien, mais d’une élégance et d’une subtilité rares. La curatrice a également souhaité mettre en valeur les matières naturelles sublimées. Textile, paille, verre, bois, céramique et métal dévoilent chacun des techniques de fabrication ancestrales et un savoir-faire patiemment maîtrisé par ces artistes.

Des designers japonais et des techniques ancestrales

Toutes les œuvres présentées ici utilisent des matériaux « fragiles », parfois détournés tels que la ramie (plante fibreuse) ou le bois de rebut. L’artiste Arko utilise ainsi la paille de riz tissée, afin de réintroduire cette technique ancestrale en voie de disparition dans les intérieurs contemporains. Quant au studio Zougei, il se consacre à la fabrication d’un mobilier en bois que l’industrie juge inapte, avec lequel il sculpte des pièces uniques.

D’autres techniques traditionnelles de l’artisanat japonais sont représentées, telle que le kintsugi grâce auquel l’artiste Yukiki Kuroda donne une nouvelle perspective esthétique aux poteries qu’elle reconstitue. Ou encore le tategu, une méthode raffinée d’assemblage de pièces en bois, que le studio BCXSY utilise dans la confection de paravents.

Les œuvres choisies sont idéalement mises en valeur dans cet espace aux tonalités claires qui révèlent toute la subtilité de traditions séculaires perpétuées par les meilleurs designers japonais.

> « La beauté du geste » chez Amélie Maison d’art Rive gauche. 18, rue Séguier, 75006. Jusqu’au 9 juillet 2021.

A gauche : Sculptures en bois de rebut du studio Zougei. A droite : Vue de l’exposition « La beauté du geste ».
A gauche : Sculptures en bois de rebut du studio Zougei. A droite : Vue de l’exposition « La beauté du geste ». DR
A gauche : Appliques en ramie tissées par « l’artiste de paille » Arko basée à Tokyo. A droite : Paravent réalisé par le maître Tategu Seihachi Tanaka associé au studio BCXSY.
A gauche : Appliques en ramie tissées par « l’artiste de paille » Arko basée à Tokyo. A droite : Paravent réalisé par le maître Tategu Seihachi Tanaka associé au studio BCXSY. DR
Sur les deux images : Toile brodé et vases graphiques de l’artiste plasticienne Rieko Koga.
Sur les deux images : Toile brodé et vases graphiques de l’artiste plasticienne Rieko Koga. DR
A gauche : Céramiques du céramiste Kazunori Hamana. A droite : Assiette réparée avec la méthode traditionnelle du kintsugi par Yukiki Kuroda.
A gauche : Céramiques du céramiste Kazunori Hamana. A droite : Assiette réparée avec la méthode traditionnelle du kintsugi par Yukiki Kuroda. DR