Interview : Adrien Gloaguen, un hôtelier à la fibre touristique

Adrien Gloaguen crée des modèles hôteliers en dehors des clous : stylés, confortables, où intervient la patte de designers en vue. À peine ouvert l’Hôtel des Deux Gares à Paris, confié à Luke Edward Hall, le designer anglais qui monte, le fondateur du groupe Touriste (Le Beaurepaire, le Bienvenue… mais pas le Rochechouart comme écrit par erreur dans notre édition papier du 29 janvier, qui appartient au groupe Orso) se passionne pour l’inauguration de son nouvel hôtel à Londres, au printemps prochain. Soixante chambres et un joli bar, nichés à Paddington et ambiancés cette fois, par le non moins famous architecte d’intérieur Fabrizio Casiraghi.

Adrien Gloaguen, quel est votre hôtel idéal ?
La Chiltern Firehouse, à Londres, pour son sens de l’accueil, son atmosphère et la décoration réalisée par le Studio KO. On aurait envie d’y vivre… Dommage que ce soit un peu cher.

Comment avez-vous choisi le designer anglais Luke Edward Hall pour sublimer votre Hôtel Les Deux Gares, à Paris ?
Je recherche toujours un regard neuf sur l’hôtellerie et la décoration. Je me tourne donc vers des artistes ou des directeurs artistiques qui optent pour une démarche transversale. L’univers de Luke m’a tout de suite embarqué. Travailler avec lui a été une expérience formidable. Je m’attendais à une personnalité excentrique. Or, il est très professionnel, mais aussi très timide, ce qui m’a surpris au début de notre collaboration.

Votre chambre préférée dans l’Hôtel Les Deux Gares ?
La 604, pour la baignoire avec vue sur les rails de la gare de l’Est.

L’architecte que vous appréciez ?
Renzo Piano, dont j’ai hâte de voir le projet, The Cube (son nom officiel : Paddington Square, NDLR), un building en verre avec bureaux et centre commercial, à Londres.

Une gare qui serait votre madeleine de Proust ?
Montparnasse et sa gare, c’est le quartier de mon enfance.

L’objet indispensable dans votre valise ?
Une chemise blanche.

Votre paradis touristique ?
L’île de Ré et ses plages interminables, où je séjourne en famille.

À quoi êtes-vous addict ?
À ma femme et… aux terrasses de café.

Quels sont les architectes d’intérieur ou les designers qui vous intéressent le plus aujourd’hui ?
L’agence d’architecture Festen, créée par Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay. Ils travaillent à merveille des intérieurs aux lignes justes, pures et claires. De même, la folie de Marion Mailaender me plaît infiniment. Il faut simplement que je trouve le bon projet qui pourrait matcher avec elle.

Votre dernier plaisir arty ?
La boule à facettes Quelle fête, des artistes Rotganzen, en hommage aux années disco.

Votre galerie favorite ?
Lorsque je suis à Bruxelles, je passe à la gale- rie Clearing, qui présente des artistes formidables, comme Harold Ancart, Jean-Marie Appriou ou Ryan Foerster…

Vos lieux de prédilection à Paris ?
Le Louvre, où je me suis précipité juste après le premier confinement. J’étais seul dans les salles. Qu’il est bon de redevenir un touriste dans sa propre ville ! Ou encore le Jardin des Plantes, traversé chaque matin pour amener mes filles à l’école. Un havre de paix.

Adrien Gloaguen, que signifie le slogan que vous avez lancé : « Keep the panache »* ?
Je suis d’un naturel optimiste. L’hôtellerie connaît une crise sans précédent, alors je continue à me battre parce que personne ne le fera pour moi.

* Du nom de l’Hôtel Panache, à Paris (IXe), qu’il dirige.

> Hôtel des Deux Gares, 2 rue des Deux Gares 75010 Paris – France, Tél : +33 1 85 73 11 83, hoteldeuxgares.com / Hôtel Le Beaurepaire, 7 Cité du Wauxhall 75010 Paris – France, Tél : +33 (0)1 42 39 19 03, hotelbeaurepaire.com / Hôtel Le Bienvenue, 23 rue Buffault 75009 Paris – France, Tél : +33 (0)1 48 78 32 18, hotelbienvenue.fr.

Portrait d’Adrien Gloaguen.
Portrait d’Adrien Gloaguen. Romain Ricard