VITRA
Dessinée il y a neuf ans par le duo anglais Barber & Osgerby, la chaise à bascule best-seller Tip Ton prouve, grâce à sa réédition baptisée Tip Ton RE (ci-dessous), que le recyclage de matériaux n’est pas réservé aux nouvelles collections et que les classiques peuvent aussi s’y prêter. L’utilisation de déchets ménagers en plastique à la place des plastiques primaires (à base de pétrole) alliée à de la fibre de verre a engendré une baisse de 54 % des émissions nocives pour le climat. Comme chez Pedrali, le gris foncé est la teinte naturelle de ce matériau présentant de très légères irrégularités de couleur. M.G.
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BOLIA
Pour imaginer son canapé Recover (ci-dessous), le duo Glismand & Rüdiger s’est méthodiquement attaqué à toutes les composantes de cette typologie de mobilier. Pour l’assise, les Danois n’ont utilisé que des matériaux recyclés, en récoltant par exemple les surplus de mousse obtenus auprès de fabricants locaux. Pour la structure, ils ont conçu une base – garantissant la solidité de l’ensemble – en bois certifié FSC. Enfin, c’est une housse de canapé amovible interchangeable à l’envi qui recouvre ce modèle intemporel. M.G.
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SCAB DESIGN
Cet éditeur italien prend les choses à la source en n’introduisant pas de nouveau plastique sans avoir au préalable récupéré celui qui est usagé. SCAB Design passe ainsi du matériau brut au produit, du produit au déchet, du déchet au matériau recyclé, la norme de demain, duquel sortira un nouveau produit. La collection « Go Green » compte ainsi des chaises en plastique régénéré. Ginevra, Sai ou Lady B (ci-dessous) ont été parmi les premiers modèles. Sans rogner sur rien, pas même les couleurs. G.-C.A.
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PORRO
L’entreprise familiale a révolutionné sa ligne de production en 2018, afin d’être plus flexible et plus durable. Grâce à cette nouvelle approche, le standard n’existe plus ; le sur-mesure et l’exception sont devenus la règle. Cette transparence en matière de conscience environnementale est aussi au cœur de la réflexion esthétique et fonctionnelle des « sistemi » (systèmes modulaires d’étagères) qui forment l’ADN de cette marque bientôt centenaire. En allégeant notamment la composition de ses dressings, en intégrant l’éclairage à la structure même des portes et des étagères, la marque amplifie un effet d’immatérialité… tout à fait d’actualité. En témoigne l’ensemble conçu par Piero Lissoni et le Porro Research Centre (ci-dessous). V.C.
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CC-TAPIS
Autour des beaux tapis gravitent des savoir-faire, de la valeur et des échanges. CC-tapis ne déroge pas à la règle. À Katmandou, au Népal, les artisans tibétains avec qui l’éditeur italien travaille utilisent la laine de l’Himalaya, du lin, de la soie et de l’aloès. Les teintes sont naturelles. Quasiment chaque étape est réalisée sur place, à la main. Quand les artisans rincent le textile d’un tapis imaginé par Bethan Laura Wood ou Faye Toogood (collection « Doodles », ci-dessous), c’est avec de l’eau de pluie purifiée. Sur place, le développement durable, c’est la fondation CC-for Education c’est la fondation CC-for Education – qui accompagne les plus jeunes de la communauté jusqu’à l’université – qui le porte. Création ou éducation, CC-tapis s’emploie à rendre les cycles vertueux… à tous les niveaux pour que l’écologie devienne la norme de demain. G.-C.A.
> Site de CC-Tapis.
FRITZ HANSEN
L’éditeur danois brille autant par ses icônes signées Arne Jacobsen ou Poul Kjaerholm que par ses nouvelles créations. Ces dernières reflètent le monde de 2020 et, partant, des préoccupations environnementales évidentes. C’est le cas de la chaise N02 Recycle (ci-dessous), d’Oki Sato (studio Nendo), conçue à partir de déchets ménagers en plastique recyclé et recyclable de nouveau. Fritz Hansen mise ainsi sur l’intemporalité et la qualité de la production. G.-C.A.
> Site de Fritz Hansen.
KARIMOKU NEW STANDARD
Depuis sa création, en 2009, le label japonais Karimoku New Standard exsude la vertu. À la qualité du design et de la fabrication s’ajoute la présence rassurante d’artisans qui matérialisent les projets – tels ceux (ci-dessous) de l’Allemand Christian Haas – d’un choix affuté mais restreint de designers. Pas de chiqué, pas de gaspillage, la norme de demain, la maison n’utilise que du bois du nord du Japon prélevé dans des aires vouées à la revitalisation des forêts. Là où, auparavant, le bois des arbres les plus minces était mis de côté ou transformé en papier, l’éditeur en fait désormais des meubles. G.-C.A.
> Site de Karimoku New Standard.
TACCHINI
Chez Tacchini, au cœur de la Brianza et de ses savoir-faire artisanaux, le moindre élément est fabriqué dans un rayon de 50 km : moins de pollution, moins d’énergie dépensée et un contrôle de la qualité facilité ! La recherche de l’esthétique la plus raffinée est mise au service de l’ergonomie et, plus largement, de la qualité, en rien bridée par les contraintes d’une production la plus saine possible. La table Joaquim (ci-dessous) en marbre recyclable, de l’Italo-Brésilien Giorgio Bonaguro, surprend ainsi autant que les vases Mantiqueira en carton recyclé de l’artiste et designer Domingos Tótora. Il n’est pas dit que le design vertueux (courageux ?) arbore toujours les couleurs d’un bol en bois. G.-C.A.
> Site de Tacchini.
ZANOTTA
Zanotta, maison italienne cinquantenaire, est fatalement green. Pas pour refléter l’époque, mais pour contribuer au respect de l’environnement. Le légendaire pouf Sacco (1968), de Piero Gatti, Cesare Paolini et Franco Teodoro, est revisité par Pierre Charpin en version Sacco Goes Green (ci-dessous). À l’intérieur, plus de billes de polystyrène, mais des microsphères de BioFoam, un plastique dérivé du sucre pour que l’écologie devienne la norme de demain. L’enveloppe est en Econyl, un Nylon recyclant de vieux filets de pêche et des déchets plastiques. G.-C.A.
> Site de Zanotta.
CRUSO
Pour Cruso, maison d’édition belge, le design ne peut se passer de produits durables. Pas question non plus de solutions élégantes qui feraient l’impasse sur l’impact de la fabrication. Les collaborateurs – Jean-François d’Or, Big-Game, Julien Renault (étagères « Notes », ci-dessous), Keiji Takeuchi ou Benoît Deneufbourg – font du design discret mais pas muet. Les matières sont brutes et viennent d’Europe. Tout est fait main et transporté par voie terrestre. Catéchisme ? Non, charité bien ordonnée commence par soi-même. G.-C.A.
> Site de Cruso.
ALPI
Éditeur italien de surfaces décoratives, Alpi est partisan d’une utilisation responsable du bois. Ses fréquentes collaborations avec les designers les plus créatifs empêchent son catalogue de ressembler à celui d’un simple fournisseur de parois chics. Et, quand Alpi produit une table, c’est à partir de matériaux récupérés. Les tables de la collection « George » (ci-dessous), de Marco Campardo (studio M-L-XL), se composent de feuilles de bois superposées. Celles-ci ne sont plus là en finition de surface, mais constituent le meuble même, rendant les déchets du bois sexy. Plus encore grâce aux bords finement striés, en hommage à George Nakashima. G.-C.A.
> Site de Alpi.
LAFUMA MOBILIER X BLEU DE CHAUFFE
Quand Lafuma Mobilier rencontre le tanneur Bleu de Chauffe, cela donne Lison (ci-dessous), un siège pliant en cuir naturel, finition matte, et en acier haute résistance, fabriqué en France. Chez Lafuma, le recyclage est la la norme de demain et se pratique depuis les débuts, en 1954 : la toile des sacs à dos était utilisée pour réaliser les premiers meubles et, aujourd’hui, seuls les transporteurs conscients des enjeux environnementaux sont sélectionnés. Les cuirs de Bleu de Chauffe sont naturels ou teints au mimosa, au châtaignier ou à l’acacia. L’eau de rinçage en sortie d’usine est aussi pure qu’à l’entrée. Les deux labels n’auraient absolument pas collaboré s’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde ! Il faut pouvoir. Ils le peuvent. G.-C.A.
> Site de Lafuma Mobilier x bleu de chauffe.