Îles du Levant, caps Lardier, Taillat ou Camarat, cols de Paillas et de Collebasse : chacun des bâtiments de Lily of the Valley emprunte à cette partie de la côte varoise et au massif des Maures un nom évocateur de garrigues et de grande randonnée. Car de La Croix-Valmer, où se perche l’hôtel, jusqu’à la place des Lices, à Saint-Tropez, s’élève toute une presqu’île, un poumon vert où l’on zigzague entre les pinèdes et les sublimes panoramas timbrés de soleil et de mistral. D’ici, hors saison, il faut moins d’une demi-heure pour rejoindre par la route le café Sénéquier. Pourtant, on est à des années-lumière du bling-bling aujourd’hui daté de la plage de Pampelonne, située juste à l’est.
La Croix-Valmer n’est pas Saint-Tropez. Le bal des outrances et ses vulgarités n’ont pas cours ici. On y est plus tranquille, entre soi ; la nature y est sereine, mieux préservée. En témoigne ce bout de plage de Gigaro où Lily of the Valley prévoit d’installer huit nouvelles suites l’été prochain (puis onze de plus en 2022), au-dessus de son beach club actuellement en devenir. Mais remontons la colline Saint-Michel jusqu’à l’entrée du domaine lui-même, inauguré l’an passé. Laissons-nous envoûter par la beauté fulgurante de son grand écran, cette Grande Bleue qui vous agrippe et ne vous lâche plus, sous une canopée de pins centenaires d’où le regard, à 54 mètres au-dessus de la mer, file jusqu’aux îles d’Or.
L’endroit est un rêve. Celui d’Alain et Lucie Weill, un père et sa fille qui ont eu à cœur de créer une villégiature pour clientèle fortunée à la recherche de bien-être holistique et d’une hospitalité luxueuse mais décontractée. L’aventure ne pouvait naître qu’à La Croix-Valmer, là où le magnat des médias et sa famille passent le plus clair de leurs étés depuis trois générations. C’est sur ce resort singulier, loin d’un projet ex nihilo sans racines et sans souvenirs, et prompt à mêler art de vivre balnéaire, coaching bien-être et plaisirs de la table méditerranéenne, que le designer Philippe Starck a donc consenti à laisser son empreinte.
Un lieu en adéquation avec les aspirations du moment
On croit deviner comment le cadre enchanteur a fait pencher la balance du bon côté. Hôtel de luxe 5 étoiles ouvert à l’année, Lily of the Valley déploie, entre pins et jardins, plusieurs bâtiments et niveaux comprenant 44 chambres (dont 6 suites), deux restaurants, un bar, mais aussi, en aparté, un pavillon de 2 000 m2 entièrement voué au bien-être, point fort du concept, avec, entre autres réjouissances, deux piscines semi-olympiques.
« Dans le contexte actuel, nous sommes rassurés de constater que les réservations remontent en flèche depuis la fin du confinement. On voit bien que la crise sanitaire a suscité une prise de conscience, un réel besoin d’harmonie. Sport, santé et introspection sont au cœur de notre concept, et cela nous conforte dans le sentiment que les gens recherchent de plus en plus un refuge moderne, un lieu en adéquation avec les aspirations du moment », confie Lucie Weill, qui s’est alliée les meilleurs experts et protocoles pour accompagner le postulat « santé » du complexe hôtelier.
Lily of the Valley, le mix & match signé Starck
Pour se faire du bien, on filera sans modération au « Village Bien-Être », bien plus qu’un simple spa, fût-il XXL : piscine extérieure chauffée à l’année, cabines de soin, deux saunas aux températures différentes, vaste hammam, douche à neige, fontaine à glace, salle de gym avec appareils dernier cri, studio pour cours collectifs et salle de coaching particulier. Mais aussi, établis sur des périodes allant de quatre à vingt-huit jours par le Dr Jacques Fricker, nutritionniste expert à l’hôpital Bichat, des programmes de remise en forme alliant sport et performance, perte de poids et détox, bilan médical à l’appui.
En s’inspirant librement des fantasques villas californiennes ou des abbayes provençales, Starck dit avoir cherché à créer un « îlot de paradis », un lieu en parfaite osmose avec son environnement privilégié. À l’architecture extérieure contemporaine (sapin de Douglas, larges baies vitrées, tuiles romaines), sur laquelle la végétation prolifique a rapidement repris ses droits, répondent des intérieurs largement ouverts, parés d’essences tropicales (jatoba et cumaro) ou de chêne massif, des canapés en cuir fauve, du marbre tigré du Portugal…
Comme de coutume chez le designer, la déco est affaire de mix and match et de culture, puisant sans cesse entre ethno-chic vintage et identité vernaculaire. Ici, par exemple, céramiques de Vallauris, poteries Ravel, verrerie de Biot et bois d’olivier Dubosq (prestigieuse maison labellisée « Entreprise du patrimoine vivant ») ne font pas que de la figuration à table. Par leur authenticité et leurs savoir-faire traditionnels, ces artisanats suscitent l’envie de découvrir la région. Une invitation vertueuse au tourisme intelligent.
> Lily of the Valley. Colline Saint-Michel, quartier de Gigaro, 83420 La Croix-Valmer. Tél. : 04 22 73 22 00. Lilyofthevalley.com