Road trip : De Naoshima à Kyoto, entre culture pop et ancestrale

Au Japon, la pop culture se heurte aux traditions ancestrales comme dans aucun autre pays. En traversant le sud-ouest de l’archipel, cette confrontation saute aux yeux. Plus on s’approche de Kyoto, plus ce contraste est visible. Les enseignes lumineuses succèdent aux temples bouddhistes et les mangas fascinent autant que les geishas…

JOUR 1 : L’ÎLE-MUSÉE DE NAOSHIMA

Un cliché qui se révèle vrai : le train à grande vitesse Shinkansen arrive à l’heure en gare et les wagons ouvrent leurs portes aux emplacements indiqués sur le quai. Avec un peu de chance, on monte à bord du Shinkansen « Hello Kitty ». Dans tous les cas, l’expérience ferroviaire est extraordinaire. Notre itinéraire commence à Okayama, dans le sud de l’île de Honshu, la plus grande du Japon. Là-bas, on passe du train au bateau pour rejoindre l’île de Naoshima.

Tous les Japonais adorent Hello Kitty. Ici, le personnage créé en 1974 orne un train Shinkansen.
Tous les Japonais adorent Hello Kitty. Ici, le personnage créé en 1974 orne un train Shinkansen. Bernd Jonkmanns

Autrefois, les habitants vivaient de la pêche dont les revenus n’ont un jour plus suffi à assurer leur subsistance. L’entreprise japonaise Benesse, sous l’impulsion de Soichiro Fukutake, grand collectionneur et mécène, a transformé l’île en musée, accueillant les créations de plasticiens et d’architectes célèbres pour attirer les touristes (500 000 visiteurs par an !). Le site le plus connu est le musée d’art de Chichu, conçu par Tadao Ando et inauguré en 2004. Sa particularité ? Trois artistes seulement y sont présentés, chacun dans une salle.

Installation de Walter De Maria dans le musée d’art de Chichu, une œuvre d’art en soi.
Installation de Walter De Maria dans le musée d’art de Chichu, une œuvre d’art en soi. Bernd Jonkmanns

On y découvre cinq toiles de la série des Nymphéas, de Claude Monet, trois installations lumineuses de l’Américain James Turrell et une sculpture monumentale de Walter De Maria, américain lui aussi, conçue comme une œuvre d’art sacré. En extérieur, les citrouilles géantes de l’artiste japonaise Yayoi Kusama sont devenues les emblèmes de l’île.

Incontournable : la Pumpkin jaune de Yayoi Kusama sur l’île-musée de Naoshima.
Incontournable : la Pumpkin jaune de Yayoi Kusama sur l’île-musée de Naoshima. Bernd Jonkmanns

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