Qu’existe-t-il à Bruxelles que vous ne trouvez pas ailleurs ?
Clélie Debehault : Une certaine ouverture d’esprit et un côté décalé.
Liv Vaisberg : La mixité : beaucoup d’Anversois veulent venir habiter ici, au milieu de ce melting-pot de langues et de cultures. C’est aussi une ville encore relativement abordable pour les jeunes artistes et designers. En 2015, le New York Times avait titré « Bruxelles est le nouveau Berlin », ce à quoi le directeur du Wiels-Centre d’art contemporain avait fort justement répondu : « Non, Bruxelles est le nouveau Bruxelles ! »
Quel est votre quartier préféré ?
C.D. : Le Sablon, un quartier assez représentatif de l’histoire de la ville.
L.V. : J’ai vécu deux ans à Bruxelles et je me retrouvais toujours du côté de la rue Antoine-Dansaert, le quartier flamand. J’en ai déduit que la Flandre me correspondait davantage. Cela fait quatorze ans que j’habite à Anvers et m’apprête à déménager à Rotterdam. Clélie est plus francophone dans ses choix. Je découvre des lieux grâce à elle.
Une architecture remarquable ?
C.D. : Celles marquées par l’Art nouveau, comme la maison Saint-Cyr de Gustave Strauven. Je passe toujours avec émotion par les Galeries royales Saint-Hubert pour arriver en face de l’Espace Vanderborght (immeuble des années 30 qui accueillera Collectible pour la troisième fois, du 5 au 8 mars, NDLR).
L.V. : Bozar (l’ex-palais des Beaux-Arts, NDLR), un bâtiment de Victor Horta, qui est aujourd’hui un centre culturel multidisciplinaire.
Un hôtel ?
L’Hôtel des Galeries, en plein centre-ville, est un spot parfait pour découvrir Bruxelles. Certaines chambres ont vue sur les fameuses galeries.
Un musée ?
Le Wiels, plus centre d’art que musée à part entière.
Un café pour travailler ?
Le Victor Bozar Café est notre QG. Il est idéalement situé, près de la gare Bruxelles-Central, et s’habille de rideaux de Valérie Mannaerts, une designer que la galerie Maniera a exposée.
Un restaurant ?
C.D. : En amoureux comme entre amis, Les Brigittines. Et Tontons, un restaurant très convivial à Uccle, où l’on mange des pâtes « bolo à la belge » et des coquillettes jambon-comté gratinées. On y va assez régulièrement avec Marie Pok (la directrice du Centre d’innovation et de design au Grand-Hornu, NDLR). L’adresse est fréquentée par des acteurs du monde de l’art, qui s’y rendent en mode détente.
La plus belle vue ?
L.V. : Depuis le cinquième étage du Vanderborght.
C.D. : Celle que l’on a depuis Creatis (incubateur réservé aux industries culturelles et créatives) sur le Mont des arts.
La couleur de Bruxelles ?
L.V. : Orange !
C.D. : Jaune ! Certes le ciel y est souvent gris, mais Bruxelles, ville cosmopolite, est bigarrée.
L’odeur de la ville ?
Aucune, sauf peut-être celle de l’herbe mouillée – il pleut souvent ! – ou de la gaufre que l’on vend ici… mais qui vient de Liège !
Un lieu industriel dont la reconversion est une réussite ?
Le Wiels, un centre d’art contemporain installé dans une ancienne brasserie, à Forest.
Qu’est-ce qui vous touche ?
C.D. : Un petit côté désorganisé qui accentue l’humanité de cette ville.
Où trouver des perles rares ?
Dans les rues Haute et Blaes pour le vintage. Et un peu en dehors de Bruxelles, à Zaventem, pour les talents émergents.
Un designer symbolique ?
Xavier Lust. Ses bancs sont partout en ville et il va inaugurer, pour la prochaine édition de Collectible, une structure monumentale sur la Grand-Place. Et Lionel Jadot, une personnalité généreuse, qui a une approche de l’hybridité très belge. Outre les Zaventem Ateliers, qu’il a fondés, on le retrouve derrière de nombreux restaurants, hôtels, et un marché couvert.
Une galerie toujours surprenante ?
Maniera. Ils font un superbe travail au quotidien.
Loin d’ici, que vous manque-t-il ?
C.D. : Le côté posé, résidentiel et familial de Bruxelles, que je retrouve moins à Paris.
L.V. : L’énergie, les rencontres. C’est une ville où les choses se font avec une relative facilité et un enthousiasme certain.
C.D. : Collectible a été possible parce que c’était à Bruxelles.