Dans vos projets, qu’apporte la photo par rapport à d’autres modes d’expression artistique ?
Thierry Lemaire : La photographie est un art à part entière. Elle complète l’accrochage d’œuvres, avec lesquelles elle crée une confrontation, un dialogue, et cela souvent au sein d’une même collection. Tout est une question d’équilibre et d’intérêt.
Quel style de photos demandent vos clients lorsque vous en sélectionnez pour leur chantier ?
Des clichés contemporains essentiellement, afin de conserver une cohérence avec le reste de la décoration intérieure.
Faites-vous appel à des sociétés spécialisées dans le placement d’œuvres d’art ?
Non. En revanche, j’entretiens des relations privilégiées avec certaines galeries, comme Thaddaeus Ropac et Kamel Mennour.
Achetez-vous des photos pour vous ?
Oui. Je recherche le coup de foudre, en fonction de mon intérêt du moment. Car chaque achat est une rencontre, le début d’une histoire.
La plus belle réalisation, selon vous ?
Une ligne d’horizon sur l’océan, intemporelle et fascinante grâce au jeu entre mobilité et immobilité.
Un ou une photographe qui vous touche tout particulièrement ?
Richard Prince, qui s’est approprié les œuvres de l’expressionniste abstrait Willem De Kooning en les réorganisant au sein de collages. Par exemple, il s’est amusé à réinterpréter la série « Women » du peintre néerlandais en ajoutant, ici et là, bras, sexe ou fesses masculines ou féminines. À la fois hommage et désacralisation.
Préférez-vous le noir et blanc ou la couleur ?
Les deux, mais j’aime beaucoup les premiers noir et blanc de Cindy Sherman.
Et si vous échangiez votre blouse d’architecte contre celle de photographe ?
J’imagine que mes images seraient liées à l’architecture. C’est le milieu dont je suis le plus proche.
Fréquentez-vous les foires et les salons consacrés à la photographie ?
Paris Photo, pour ses découvertes et son éclectisme.