Les peintures sont à peine sèches, mais la boutique est bien ouverte ! Constance Gennari a fait un sacré bout de chemin depuis The Socialite Family (TSF). Lancé en 2013, ce blog de déco a fait sa renommée. Elle y décrypte d’ailleurs toujours les tendances et les intérieurs de familles de trentenaires fondus de design dont se délecte une communauté de passionnés. En créant il y a un an et demi une collection d’objets et de meubles qui lui ressemblent, elle a ajouté un nouveau chapitre à la saga. Chute de la belle histoire : si la vente en ligne est pratique, l’œil et le toucher sont évidemment irremplaçables en matière de décoration. La blogueuse réunit donc désormais ses fans rue Saint-Fiacre, à Paris (IIe), pour partager physiquement son univers.
Bonne pioche côté adresse : le Sentier est devenu un fantasme pour Parisiennes qui ne savent plus où donner du talon aiguille entre Bambou, le resto thaï surbooké à la mode, The Hoxton, le boutique-hôtel dont tout le monde parle et L’Appartement Sézane, le concept-store situé tout près. « Cette boutique de décoration est un aboutissement et le prolongement de l’e-shop. Avec l’architecte, Stéphanie Lizée, nous avons joué sur mes origines milanaises, côté paternel, d’où ces références claires aux halls d’immeubles apparus dans les années 60, dont le sol est, comme ici, couvert de terrazzo et de marbre, avec des murs en travertin. Le nôtre est strié pour un rendu contemporain plus graphique. L’acajou encadre des verrières, avec un zeste de laiton et de framboise qui accrochent la lumière et dynamisent le tout. » Étudié comme un appartement, le lieu met en valeur les pièces de « TSF », parmi lesquelles le banc Panchina en cannage – il s’en vend trois par jour ! –, le fauteuil Cavallo ou les coussins Bomboloni, dont les velours moutarde ou prune luisent doucement sous les lumières des lampes Gioia, l’autre best-seller de The Socialite Family.
Afin de donner une âme à l’ensemble et de rester dans la ligne éditoriale qu’elle s’est fixée, Constance mixe ses créations avec des vases en verre de Murano, un luminaire Rispal, des pièces Kartell des années 60 ou un canapé signé de l’architecte et designer vénitien Tobia Scarpa. « J’adore chiner. Il faut dire que j’étais à bonne école avec ma mère, une Française accro aussi bien aux puces qu’aux enchères de Drouot. Mon père est un Milanais qui m’a légué une certaine idée de l’élégance… à l’italienne. » Enfin, chance de dingue, l’espace boutique est attenant à un grand atelier où a pu loger le studio de design. Quinze personnes y travaillent. Certaines d’entre elles fabriquent le magazine de décoration qui a été à l’origine du blog démarré il y a six ans déjà : « Aujourd’hui, la publication et le site de vente en ligne ont des entrées différenciées », précise Constance Gennari.