IDEAT : Vous avez étudié à Paris, puis à Toulouse, avant de fonder votre atelier d’architecture intérieure à Biarritz. Racontez‑nous votre parcours…
Delphine Carrère : Parisienne d’origine, j’ai la chance d’habiter sur la côte basque depuis très longtemps. J’ai commencé par des études de droit, mais assez vite j’ai eu envie de me diriger vers un métier artistique dans lequel ma pensée pouvait s’exprimer de façon matérielle, palpable. L’architecture, et plus particulièrement l’architecture intérieure, s’est imposée à moi comme une évidence. Après ma formation d’architecte d’intérieur à Toulouse, j’ai intégré une agence dans laquelle j’ai appris beaucoup, mais j’ai très rapidement créé ma propre structure, car j’avais besoin de préserver ma liberté de penser et mon univers.
Combien de personnes travaillent avec vous chez ADC ?
Nous sommes huit au total. C’est une équipe très complémentaire mêlant deux architectes – leur origine italienne facilitent nos rapports avec nos fournisseurs, souvent italiens eux aussi –, une architecte d’intérieur, qui vient des Arts-Déco et qui écrit des livres pour enfants, un ingénieur béton pour la rigueur, une responsable du showroom, plus spécialisée dans la partie décoration et un service administratif. Une belle équipe que j’aime beaucoup, dynamique, intelligente et drôle !
Vous travaillez principalement pour des chantiers résidentiels privés en Nouvelle-Aquitaine…
Oui, essentiellement sur la côte basque et sur le bassin d’Arcachon. Et sur quelques chantiers à Paris et à Londres pour des clients dont j’ai réalisé la résidence secondaire.
Le profil type de vos clients ?
Mes clients m’appellent surtout pour réaliser leur maison de vacances. Et c’est vraiment extraordinaire de pouvoir participer à un projet qui représente la famille, la convivialité, la joie d’une parenthèse ensoleillée.
Vous donne-t-on généralement une direction précise ?
Je demande assez peu d’informations, hormis un cahier des charges fonctionnel détaillé. Je préfère discuter, évoquer des voyages, parler un peu de leur vie, de ce qu’ils aiment, de ce qu’ils viennent chercher dans le Pays basque, un peu de leur histoire, afin de pouvoir écrire la leur au mieux dans ce nouvel espace. Puis il y a le lieu, l’inspiration qu’il engendre, la nature, les vues, la course du soleil imposant une répartition des volumes assez ordonnancée. Je suis très attentive à ce que les habitants se sentent bien et de façon naturelle dans l’espace de vie que je leur dessine.
Avez-vous souvent carte blanche ?
C’est assez rare, à vrai dire ! Mais j’ai de très jolis projets dans lesquels je dois combiner différents paramètres, dont le budget, mais c’est bien d’avoir un cadre, cela favorise la créativité. J’aime cependant avoir assez de latitude pour réaliser des pièces uniques, faire appel à des artisans merveilleux et créer un décor sur mesure.
La côte basque ou le Cap-Ferret, c’est un peu les Hamptons français… Voyez-vous une évolution, un engouement, des tendances qui se dessinent dans les demandes de vos clients à travers les années ?
La côte basque comme le Cap-Ferret, c’est l’omniprésence de la nature. Je crois que c’est surtout cela que les gens viennent chercher. Un mode de vie doux, avec des plaisirs simples dans des lieux à la beauté sauvage.