Vous êtes originaire d’Espagne (David) et de Norvège (Fanny) mais travaillez à Milan. On dit que votre travail se nourrit d’influences japonaises ou brésiliennes. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
En réalité, notre inspiration vient plus des matériaux et ses procédés de fabrication que d’un domaine, d’une culture ou d’une tradition spécifique. Ce qui nous fascine, c’est le processus de fabrication d’objets aboutissant à une esthétique de haute qualité et intemporelle. Nous sommes toujours intéressés par les étapes et les techniques nécessaires à la création d’une pièce. Plus que sa simple origine !
Existe-t-il un style Quincoces-Drago ?
Il est difficile de restreindre notre travail à un style spécifique. Notre philosophie consiste à travailler dans le contexte du projet. Le contexte est ce qui définit chaque étape du processus de conception et est maintenu dans toutes les idées et propositions. Cela signifie que les projets peuvent être très différents les uns des autres : une maison de campagne toscane ne ressemblera jamais à un appartement à Milan, Londres ou Paris. Il y a bien sûr un fil rouge : nous aimons travailler avec des matériaux naturels et des surfaces mates, mais nous aimons également le fait que tous les projets ne soient pas identiques : ils parlent de leur lieu et de leur histoire et, bien sûr, de leur client…
Pourquoi avoir baptisé « Six » la galerie, le bistrot et bientôt l’hôtel dont vous vous occupez à Milan ?
Le nom Six a été choisi par Samuele Savio de Choice Studio, responsable du branding et des graphismes. À l’origine, nous étions six personnes à avoir fondé cette entité. Bon, les choses ont changé depuis… L’équipe a évolué et s’est développée au cours des dernières années. Six est également le premier nombre parfait, un entier positif égal à la somme de ses diviseurs. Six incarne donc l’idée d’une plaque tournante où chaque composant équilibre les autres, aboutissant à un équilibre parfait des forces.
Et le Sister Hotel, qui ouvrira ses portes d’ici la fin de l’année, qu’aura-t-il de singulier ?
C’est un hôtel de charme qui ne comptera que neuf chambres. Ce concept lui-même est assez nouveau à Milan, où la plupart des établissements sont gigantesques et ont une attitude « d’entreprise ». Avec Mauro Orlandelli, le propriétaire, nous avons voulu créer un cadre beaucoup plus intime, cohérent avec le bâtiment dans lequel il se trouve (une casa di ringhiera typiquement milanaise) et ainsi conserver cette atmosphère vivante. Notre objectif est de créer des chambres d’hôtel intimes, comme un « chez soi loin de chez soi», ce qui n’est pas si courant dans la capitale lombarde.
Quels projets récents vous ont le plus enthousiasmés ?
Nous avons récemment réalisé pas mal d’intérieurs privés, ce qui est très intéressant, car ils sont vraiment très différents. Les deux derniers sont une maison de ville à Notting Hill (Londres) et un vieil appartement à Milan. Mais nous avons également réalisé quelques projets commerciaux, comme le 4e étage du centre commercial historique La Rinascente à Turin, un projet également très excitant !