1/ Carlos Cruz-Diez, la couleur ludique
«J’ai toujours voulu lancer la couleur au- delà de son support, la projeter dans l’espace. Pour moi, la couleur n’est pas juste une anecdote de la forme, elle n’est pas seulement le rouge de la pomme, le bleu du ciel. La couleur est autonome, fugace, en mouvement perpétuel. Elle est comme la vie : un présent permanent », déclare Carlos Cruz-Díez, l’un des piliers des arts optique et cinétique. S’il revendique l’influence de l’impressionnisme, du cubisme, du fauvisme et du constructivisme, il est surtout célèbre pour ses recherches sur la couleur, qu’il propose de dissocier de la forme.
Installé à Paris depuis 1960, ce Français d’origine vénézuélienne (né à Caracas en 1923) crée, depuis la fin des années 50, des œuvres dont les variations chromatiques permettent de faire l’expérience de la couleur, une expérience esthétique, poétique mais aussi sensorielle et ludique qui modifie la perception du spectateur selon le point de vue adopté : contempler ou se déplacer. « Contrairement à la peinture, qui arrête le temps, ma technique produit un événement instable. C’est toute la réflexion sur l’éphémère, sur l’ambigu, sur l’instabilité, sur la continuité de la vie », explique l’artiste.