IDEAT : Comment êtes-vous arrivé chez Jean Nouvel Design ?
Filippo Francescangeli : Par hasard ! Je voulais quitter l’Italie, j’aimais bien Paris et, à l’école, j’avais appris le français que je préférais à l’anglais. J’appréciais beaucoup le travail de Jean Nouvel, je suis donc passé au bureau avec un portfolio et un CV. Ils m’ont rappelé un mois plus tard, car ils cherchaient un Italien qui connaisse Rome, architecte, mais qui avait aussi des notions d’archi d’intérieur pour le chantier d’une boutique en centre-ville. Je venais d’être embauché chez Prada comme responsable de l’aménagement des boutiques françaises, un poste que j’ai abandonné pour suivre Jean Nouvel.
Pourquoi ce choix ?
Travailler chez Jean Nouvel était un rêve pour moi. Je suis impressionné par ce qu’il représente, mais aussi par son langage. J’aime aussi l’ambiance familiale qui règne dans cet atelier et suis conscient de tout ce que je peux apprendre avec ce maître. Il m’a par exemple expliqué comment savoir si un objet serait bien reçu : si, à l’usine, on ressent une émotion en découvrant les prototypes, c’est gagné. Sinon, c’est raté. C’est une gageure avec une écriture aussi minimaliste que la nôtre mais, quand on y arrive, c’est encore plus beau.
Qu’avez-vous appris au contact de Jean Nouvel ?
A ne jamais me répéter et toujours dessiner des projets qui s’inscrivent dans un environnement. Par exemple, si je dessine une boutique à Paris, le fait que celle-ci se situe à Paris doit se sentir dans l’ambiance. Nous ne dupliquons jamais un projet. De la même façon, si l’image de Cacharel est unique, toutes les boutiques sont différentes.
Quelles sont les missions de la structure Jean Nouvel Design (JND) ?
Nous sommes une équipe composée d’une quinzaine d’architectes, designers, architectes d’intérieur, graphistes, designers industriels, scénographes… Du logo à l’architecture temporaire, notre champ d’application est très vaste et nous sommes avant tout polyvalents.