Une couleur ?
Charlotte de Tonnac : On aime bien travailler les blancs et les matières qui l’affichent. Sinon, nous sommes très sensibles aux couleurs poussiéreuses ou chaudes comme le brun, le fauve, le terre de Sienne, des teintes naturelles que je trouve rassurantes, apaisantes…
Hugo Sauzay : On a toujours peur dans nos projets de l’effet de mode induit par certaines couleurs. Les tonalités vives sont ainsi dangereuses à utiliser, sauf lorsqu’elles sont imposées par un lieu.
Une qualité ?
H.S. : L’authenticité. Notre façon de faire est différente à chaque projet. On s’inspire systématiquement de l’histoire et du contexte. Par exemple, nous travaillons en ce moment sur une villa en Italie autour de laquelle on a visité une cinquantaine de maisons afin de comprendre et de nous imprégner de la culture locale.
C.deT. : Nous faisons énormément de recherches iconographiques, nous allons à la bibliothèque, regardons les films d’une époque. Nous faisons aussi des recherches de matières sur les ressources locales que nous utilisons au maximum.
Une ville ?
C.deT. : J’aime Venise en hiver, surtout le Palazzo Fortuny repris par Axel Vervoordt : sublime lorsqu’il est nimbé de brume…
Un mouvement ?
C.deT. : Le mouvement shaker (du mobilier à la beauté rigoureuse créé par des quakers anglais aux Etats-Unis, NDLR), qui étaient les premiers fonctionnalistes. Nous avons effectué un road-trip autour de ce thème, avons visité des maisons et nous sommes tombés amoureux de cette culture. J’aime cette idée de design au service de la communauté, du mode de vie communautaire… Tout est pensé dans la maison pour que les gens puissent vivre au fil de la journée au même endroit. J’ai un souvenir ému de cimaises d’une grande beauté permettant d’accrocher des chaises au moment du ménage.
H.S. : Nous dessinons des intérieurs très simples sans pour autant être nous-mêmes minimalistes.