Associés à l’Atelier de Recherches Plastiques, fondé en 1954 par Joseph-André Motte, Pierre Guariche et Michel Mortier, Steiner et Disderot ont définitivement marqué l’histoire du design français en étant les premiers à promouvoir les créations de cette innovante écurie. Précurseurs des années 50 à 70, les fabricants, respectivement de mobilier et de luminaires, reviennent cet automne sur le devant de la scène grâce à deux rééditions exhumées des archives de Michel Mortier (1925-2015).
Designer précoce, Michel Mortier est à peine âgé de 19 ans lorsqu’il sort diplômé de l’école des Arts Appliqués. Deux décennies plus tard, la précision de ses dessins, à la fois empreints d’originalité et d’un véritable souci de fonctionnalité, lui vaut de remporter le prix de la Triennale de Milan avec le fauteuil SF 103. Disponibles avec ou sans « oreilles », ses formes moulées témoignent du caractère novateur de son travail. Sa suspension M4 est encore aujourd’hui l’une des rares à combiner trois modes d’éclairages à partir d’une seule source lumineuse : direct pour illuminer le centre d’une table, indirect pour une ambiance tamisée au plafond, et réfléchi pour hâler le visage des convives.
En plus de ces rééditions, le designer est également à l’honneur d’une exposition présentée dans le nouveau showroom de Steiner. Inauguré lors de la Paris Design Week, celui-ci accueille exceptionnellement des modèles originaux du fauteuil Hexagone et du canapé Teckel. Mais plus largement, depuis la rentrée, l’espace immaculé offre aussi une vitrine aux pièces ressuscitées par Disderot, notamment les lampes B3 et B4 de René-Jean Caillette, ou encore les modèles J13 et J14 de Joseph-André Motte, couplés pour l’occasion à ses fauteuils 740 et 770. Une véritable plongée dans l’âge d’or du design français.
> Exposition « Michel Mortier, Hier & aujourd’hui », jusqu’au 15 novembre 2018.
> Showroom Steiner. 67, boulevard Raspail, 75006 Paris.