À bâtiment exceptionnel, restauration exceptionnelle… Le site Fontenoy, cet édifice en forme de Y qui abrite le siège de l’Unesco, à Paris, a connu en 2017 une rénovation de sa grande salle de conférences. La volonté de l’équipe d’architectes chargée de cette réhabilitation est alors de respecter le lieu, conçu par l’Italien Pier Luigi Nervi, le Français Bernard Zehrfuss et l’Américain Marcel Breuer, dont le projet a été approuvé par un comité international de cinq de leurs confrères : Lucio Costa, Walter Gropius, Le Corbusier, Sven Markelius et Ernesto Nathan Rogers.
Pour conserver l’esprit initial de la salle 1, qui abrite le grand auditorium, décision a été prise de la meubler, comme dans le projet d’origine de 1958, de sièges Conference d’Eero Saarinen. Après appel d’offres, les architectes ont choisi Knoll, qui a mis à disposition, outre le modèle, son savoir-faire et ses équipes pour la production et l’installation. « Nous avons apporté notre expertise aux architectes de l’Unesco en retravaillant ce fauteuil sur piètement luge, explique Demetrio Apolloni, président de Knoll Europe. Ses proportions ont aussi été légèrement réduites. Revêtu de tissu, il devait être déhoussable et respecter la réglementation “AM18” de résistance au feu. Le projet comporte des assises pour les délégués et d’autres pour leurs assistants. Pour ces derniers, nous avons imaginé un mécanisme permettant de clipser et déclipser les sièges sur des barres fixées au sol. »
Si le showroom de Paris a porté le projet, c’est le centre de recherche et développement de Knoll à Meda, en Italie, qui a mis au point le modèle, sous la houlette de Benjamin Pardo, directeur du design de Knoll. Trois à quatre mois auront été nécessaires, suivis de la production par une brigade de six personnes à l’usine de Foligno. Enfin, après certification, une autre équipe de six spécialistes a œuvré durant huit semaines pour installer les 800 sièges. « Une référence de ce niveau démontre à nos concurrents que Knoll est de retour sur les grands projets », estime Demetrio Apolloni. Qu’on se le dise…