De par ses lignes plus sculpturales qu’organiques et la teinte chocolat de son bois, on s’imagine redécouvrir un classique du design, à l’instar de l’iconique fauteuil Mole. Il n’en est rien. Sergio Rodrigues a conçu Diz en 2002, à 75 ans, pour l’intérieur et l’extérieur. À cette époque, le designer compte quelque 1 200 projets dans son CV, qui déroule soixante ans de carrière. Le registre de formes de son design a abandonné la ligne fonctionnaliste, si prisée des milieux qui ne jurent que par Le Corbusier et Mies van der Rohe. Pour arriver à ce fauteuil, le designer brésilien a suivi une voie plus personnelle, s’inspirant du passé portugais du pays et à travers une belle sélection de bois sombres. Mais pas question de refaire le passé !
Dès 1955, il ouvre la boutique Oca (« hutte »), à Ipanema, ce qui fait aussi de lui un pionnier de la distribution. Son mobilier suggère toujours un lifestyle aux pieds nus, comme celui de l’actrice américaine Kim Novak, habituée de sa boutique californienne. Toutefois, « décontraction » n’implique pour le fauteuil Diz que du bois dûment sélectionné, du hêtre ou de l’imbuia, une essence dont les luthiers faisaient des flûtes. « Le bois est notre matériau naturel le plus noble, issu de la plus grande forêt tropicale du monde », disait Rodrigues. Cinq tons varient suivant le vernis de finition.
Ses best-sellers l’attestent, Sergio Rodrigues portait un soin méticuleux au confort, n’hésitant pas à ajouter à ses modèles de généreux coussins de cuir, sans alourdir leur ligne. Réalisé en partie à la main, Diz est disponible sur commande, avec un rembourrage en option. Rodrigues connut la notoriété au Brésil et à l’étranger ; le fauteuil Diz s’étant vu décerner le premier prix du design du musée de la Maison brésilienne. Emblématique du travail d’un designer devenu souverain dans son art, honorant, jusqu’à un âge avancé, les rendez-vous internationaux du design, Diz est le siège d’un créateur prophète en son pays.
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