Hambourg a le vent en poupe, mais cette fois la bise de la mer du Nord n’y est pour rien. C’est l’Elbphilharmonie (inaugurée en janvier 2017) qui provoque ce raz-de-marée touristique. Le vaisseau de brique et de verre, amarré sur les bords de l’Elbe et piloté par les architectes Herzog&de Meuron, a drainé 4,5 millions de personnes l’année de son ouverture (concerts et visites confondus). Coiffé par des vagues futuristes, le bâtiment est devenu le symbole de la ville.
Autour, HafenCity, le nouveau quartier qui sort de terre, prolonge Speicherstadt, un ensemble d’entrepôts en brique de la fin du XIXe. Des odeurs de cafés et d’épices s’en échappent tandis que des tapis persans habillent les façades dès les beaux jours. À ces commerces historiques, des showrooms et des agences de publicité se sont ajoutés dans les bâtiments du port, lequel, justement, est présent dans la ville et dans les esprits ouverts sur le monde.
Ce n’est pas un hasard si les grands médias sont ancrés ici (notamment la rédaction allemande de votre magazine préféré, au sein du groupe Gruner + Jahr !), comme le fameux hebdomadaire Der Spiegel, qui demanda à Verner Panton, en 1969, de dessiner ses bureaux (et sa piscine)… forcément peu conventionnels pour l’époque.
Car derrière les maisons cossues bordant le lac de l’Alster, Hambourg a toujours gardé un cœur rebelle, fidèle à celui des dockers et des fans de St. Pauli, ce club de foot lié à la bouillonnante scène musicale locale. La culture reste la carte de visite de la ville. Durant la septième édition de la Triennale de la photographie, de juin à septembre, la programmation regroupera 90 événements dans 80 lieux.
La Haus der Photographie présentera des clichés de rue, parfois à la frontière de la fiction, de Maciej Markowicz, Peter Funch, Andreas Herzau, Thomas Ruff… Selon la commissaire d’exposition Sabine Schnakenberg, « les visiteurs déambuleront à travers l’espace en regardant la réalité avec l’œil d’un “flâneur” selon la définition de Charles Baudelaire. » Là, une trentaine de conteneurs abriteront expositions, projections et débats.
Mais la ville entière se fait cimaise jusqu’aux eaux de l’Elbe où mouilleront « 2Boats », une chambre noire flottante, imaginée par le photographe Maciej Markowicz, et une maison-bateau du photographe hambourgeois Claudius Schulze, qui accueillera des débats. « Cette embarcation, avance ce dernier, répond à la thématique de la Triennale : “Breaking Point. Searching for Change”. Je l’ai construite en pensant “recyclage” avec filtrage de l’eau, panneaux solaires et toilettes sèches. Elle s’inscrit dans la continuité de mon travail photographique State of Nature. » Et se fond très bien dans le paysage portuaire de la ville.
Y ALLER
> Air France propose un aller-retour Paris – Hambourg à partir de 99 €. Travelby.airfrance.com et 3654.
> Sur place, la Hamburg Card est idéale pour utiliser les transports en commun et profiter d’entrées réduites ou gratuites dans les musées et attractions touristiques. Phototriennale.de
> Office de tourisme de Hambourg : Hamburg-travel.com
> Office de tourisme d’Allemagne : Germany.travel/fr