Salon de Milan 2018 : nos coups de cœur quotidiens (5/5)

10 bonnes raisons d'avoir arpenté la fiera milanaise 2018 (sur les 50 qu'on n'aura jamais le temps de vivre !)

1/ Partager l’émotion de Marta Zanotta qui en découvrant la chaise de Philippe Nigro, Louise, a su que l’esprit de Carlo Mollino était toujours vivant. Une première collaboration qui tombe juste, comme une évidence, et qui était soulignée dans la scénographie en miroir du stand, par la réédition de la chaise Fenis, de Mollino (1959) aussi gracieuse qu’ovniesque.

Chaise « Louise », Philippe Nigro.
Chaise « Louise », Philippe Nigro. DR
Chaise « Fenis », Carlo Mollino.
Chaise « Fenis », Carlo Mollino.

2/ Écouter l’enthousiaste Jaime Hayon vanter la créativité visionnaire d’un industriel de Valencia aussi discret que bon stratège. Le designer a apporté toute la rondeur sensuelle dont il est le chantre à une nouvelle collection contract (chaise, tabouret, fauteuil et tables) de Viccarbe : « On est un peu froid, on a besoin de ton geste, qui est chaud. Donne aux gens du mouvement dans les bars, les hotels ! » (dixit Victor Carrasco, directeur stratégique de Viccarbe).

Collection Aleta, Jaime Hayon.
Collection Aleta, Jaime Hayon. DR

3/ Croiser le sourire d’Inga Sempé chez Magis qui trouve que ses petits miroirs ont quelque chose de méditerranéen ; hiatus de fraîcheur et de radicalité pour cette première collaboration avec l’éditeur italien. Et échanger une poignée de main avec Daniel Hecksher, membre de Note Design studio, qui a signé le stand, un hommage au célèbre architecte de la Renaissance Andrea Palladio. Une raison supplémentaire de suivre les Suédois de Note qui fêtent leurs 10 ans cette année.

Miroir « Vitrail », Inga Sempé.
Miroir « Vitrail », Inga Sempé. DR
Stand Magis, signé Note Design Studio.
Stand Magis, signé Note Design Studio. DR

4/ Battre la mesure chez cctapis dont le showroom s’est transformé en boîte de nuit le temps d’une soirée, célébrant aussi bien les retrouvailles des tubes des 90’s et du gin tonic que la nouvelle collaboration du couple Cantoni avec l’explosive Bethan Laura Wood. Haut en couleur et en bonne humeur !

Tapis « Super Fake », Bethan Laura Wood en collaboration avec Nelcya et Fabrizio Cantoni.
Tapis « Super Fake », Bethan Laura Wood en collaboration avec Nelcya et Fabrizio Cantoni. DR

Showroom cc-tapis : Piazza Santo Stefano, 10 – 20122 Milano.


5/ Garder le rythme et l’ambiance club en découvrant l’adresse éphémère d’un autre duo (les Studio Pepe) et notamment leurs tapis suspendus qui sont aussi des luminaires. On a tout aimé : le mélange au goût sûr de pièces vintage (canapé De Sede, chaise Le Corbusier…) et de créations (prototype de luminaire pour Ozone et Atelier de Troupe, canapé Tacchini), l’amour du marbre et de la céramique, mais la palme revient à l’invention de ce bar dont on ne pouvait voir que les mains expertes des mixologues en action. Hypnotique, même si vous aviez choisi le cocktail sans alcool. Un prétexte pour évoquer « le fait main… si cher aux Italiens », ont dit Chiara Di Pinto et Arianna Lelli Mami, qui testent ici leur capacité à travailler sur l’hospitalité. Elles pourront vite démontrer leurs talents avec un projet d’hôtel à Paris et un concept-store en Thaïlande.

Tapisseries murales (cc-tapis) et bar du Studio Pepe à découvrir au Club Unseen.
Tapisseries murales (cc-tapis) et bar du Studio Pepe à découvrir au Club Unseen. DR

Club Unseen : Via Giovanni Raiberti, 2 – 20129 Milano


6/ Tomber en arrêt devant le lustre de Giopato & Coombes sur le stand d’Alias, encore plus beau beau qu’en photo (ce qui n’est pas toujours le cas…)

Lustre de la collection Supernatural Daydream, Giopato & Coombes.
Lustre de la collection Supernatural Daydream, Giopato & Coombes. Nathalie Krag
Cristiana Giopato et Christopher Coombes.
Cristiana Giopato et Christopher Coombes. Nathalie Krag

7/ Aligner au demi-centimètre près la rangée (une bonne douzaine) de chaises que vient de signer Marc Newson pour Knoll pour que le photographe rende honnêtement hommage au dessin de son profil.

Chaise « Aluminium », Marc Newson.
Chaise « Aluminium », Marc Newson. DR

8/ Parler chiffres avec Laurent Crochet chez USM devant l’impressionnant dispositif du stand : 13 318 tubes + 5 008 boules + 1 015 panneaux = 9 tonnes (et accessoirement 1974 heures d’assemblage). On n’a pas besoin de nouveautés quand on a inventé un système parfait. Mais alors que fait la société suisse ? Elle réfléchit aux interactions entre univers domestique et monde du travail (que celui qui n’a jamais ouvert son laptop sur un bout de canapé lève la main !). Avec l’aide de l’agence d’architecture Unstudio, USM à articulé quatre pièces (salon, bureau, chambre, WC) pour parler d’imagination et d’empathie. Derrière la performance technique, le manifeste ?

Stand USM.
Stand USM. DR
« The Dining Room », revisitée par Unstudio.
« The Dining Room », revisitée par Unstudio. DR

9/ Déranger Piero Lissoni en pleine interview pour qu’il pose, rien que pour nous. Sentir que la tension monte sur le stand Porro puisqu’il faut bloquer le passage et souffler quand le grand homme commence à jouer avec l’objectif de son œil malicieux très exercé. Ne demandez pas ce qu’il a fait ici, il a tout fait, en fait. Et c’est comme ça tous les ans !

Table « Ryoba », Piero Lissoni.
Table « Ryoba », Piero Lissoni. DR
Piero Lissoni, dans son studio milanais.
Piero Lissoni, dans son studio milanais. Germana Costanza Lavagna

10/ Faire la connaissance d’un designer japonais, ancien collaborateur de Naoto Fukasawa, chez un éditeur italien majeur, chez qui il signe un lit de jour. Quand Keiji Takeuchi a rencontré Carola Bestetti, chez Living Divani, il a trouvé l’oreille attentive de la porte-parole d’une marque qui cultive le confort avec discrétion. C’est simple, abordable, et c’est sûrement le début d’une longue histoire…

Lit de jour de Keiji Takeuchi.
Lit de jour de Keiji Takeuchi. DR

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