Déjà propriétaires d’un hôtel situé sur la petite commune de Harads (en Laponie suédoise), Kent Lindvall et Britta Jonsson-Lindvall ont été fortement inspirés par un livre, The Tree Lover. L’écrivain Jonas Selberg Augustsen y raconte l’histoire de trois citadins soucieux de retrouver leur racines qui construisent pour ce faire une maison dans les arbres.
Partant de cette envie symbolique de renouer avec mère nature, le couple a envisagé, il y a une dizaine d’années, de développer une structure d’hospitalité radicalement différente de ce que propose leur pension de famille, dont l’aménagement est plutôt typique des années 1950.
Et les arbres, ce n’est pas ce qui manque dans cette partie de la Laponie où la forêt s’étend à perte de vue… Le couple relève alors le pari d’embarquer des architectes dans leur rêve pour imaginer des chambres installées à 4-5 mètres du sol, juste en dessous de la canopée.
Les premiers projets sont livrés en 2010 : un cube entièrement recouvert de miroirs (The Mirrorcube) par Tham & Videgård, un nid géant recouvert de branchages (The Bird’s Nest), une soucoupe volante (The UFO) par Inredningsgruppen, une cabine polaire (the Cabin) par Cyrén & Cyrén, une hutte rouge vermillon paradoxalement baptisé The Blue Cone par SandellSandberg et une architecture modulaire (The Dragonfly) par Rintala Eggertsson Architects.
A chaque fois, la typologie est très marquée et la proposition de séjour forcément différente d’une cabine à l’autre. L’impact médiatique du Tree Hotel est tel que ce sont les agences d’architecture qui sollicitent désormais les hôteliers pour être les prochains sur la liste. Pour autant, le projet n’a rien de clinquant car lorsqu’on arrive à l’hôtel, point d’architectures contemporaines en vue : c’est au terme d’une balade de 10 minutes à travers la forêt que les formes se dévoilent, uniquement d’ailleurs au regard de ceux qui vont y résider dans l’intimité la plus totale.
Les hôtes peuvent à leur guise prendre leur repas à la pension ou décider de vivre en autarcie. Un sauna a également été installé à proximité du dispositif pour prolonger cette vie d’ermite. Dernière cabine en date à avoir été installée : The 7th room, véritable appartement de 100 m2 que l’agence norvégienne Snøhetta a livré en 2016 et où une famille peut séjourner sans encombre.
Mais les hôteliers ont déjà un autre projet en tête puisque l’été prochain, c’est une architecture flottante conçue par Bertil Harström et Johan Kauppi, ancrée sur la rivière voisine (la Lule) qui abritera une demi-douzaine de chambres. Baptisé The Arctic Bath, le projet annonce déjà l’ambition de son programme : vivre cette fois-ci au rythme de l’eau (et de la glace en hiver…) en s’appuyant sur le rituel du bain nordique, tout en offrant une plateforme idéale pour l’observation des aurores boréales.
Tree Hotel, Harads, Suède.
La nuitée en cabine est à partir de 4400 SEK (430 €), selon la saison.