Ni boutique-hôtel ni palace, le Hoxton Paris est un nouveau concept hôtelier, dont la première originalité est de s’être installé dans un arrondissement peu coutumier du genre : le Sentier et ses hôtels particuliers, souvent oubliés. Rien à dire sur la réhabilitation impeccable (quatre années de travaux…) de cette ancienne manufacture de confection, laissée à l’abandon pendant près d’une décennie.
Car les plus belles rénovations sont celles où se devine le passé, sans forcément garder les moulures et les vestiges d’antan. Ici, on est plus proche de l’arte povera que des fastes du XVIIIe siècle. Pour créer une adresse à la fois sympa et sexy, il fallait trouver le bon équilibre. Au départ, trois bâtiments, dont une partie, la plus ancienne, est située entre les deux cours et classée aux Monuments historiques. La façade sculptée ainsi que les quinze escaliers ont été entièrement restaurés, tout comme les deux cours intérieures autour desquelles espaces communs et chambres (de 15 à 35 m2) s’articulent.
La décoration des espaces communs est signée de la maison mère du Hoxton Paris, le groupe hôtelier britannique Ennismore. Dirigé par Sharan Pasricha, il possède, outre les Hoxton, trois restaurants à Londres (Breddos Tacos, Tandoor Chop House et Eggbreak, en collaboration avec Soho House) et s’est spécialisé dans la réappropriation de bâtiments anciens transformés en lieux de vie intégrés à leur environnement.
Décorée de panneaux en bois et de comptoirs en marbre, la brasserie française Rivié (sa carte saisonnière marie les produits du terroir), tout comme le lobby – et son grand escalier en spirale vieux de plus de trois cents ans –, décoré de canapés en velours et de mobilier vintage, sont autant d’espaces qui favorisent les rencontres, à toute heure de la journée. Breakfast bag, Wi-Fi gratuit, heures d’appels offertes à l’international, bouteilles d’eau et de lait gracieuses… Les petites attentions se conjuguent aux prestations geek indispensables au package d’accueil. Au sous-sol, Les Voûtes accueillent des salles de réception destinées aux dîners privés, conférences et événements culturels.
Autre rendez-vous, le Jacques’ Bar avec son parquet Versailles, ses papiers peints floraux, ses lampes à abat-jour, sa mosaïque de tuiles originales du XVIIIe siècle et une carte de cocktails inspirée du Maroc concoctée par Quixotic Projects (l’équipe du Candelaria et des Grands Verres au palais de Tokyo), promet de concurrencer les spécialistes du coin… Après Shoreditch et Holborn, à Londres, Amsterdam en 2015 et Paris en 2017, le concept fera bientôt florès à Brooklyn (dès cet été), Londres encore (à Southwark), Portland et Los Angeles et Chicago en 2019…