Néovintage et collab’ pointues : Yes we Kann !

Depuis 2010, Kann Design surfe avec fraîcheur sur la vague fifties. Grâce à la maîtrise totale de sa production, réalisée dans l’atelier familial au Liban, le jeune label joue la carte de la personnalisation et des collaborations coups de cœur. Rencontre inspirante.

En un temps record et avec un flair marketing doublé d’une générosité humaine, Kann Design a su se frayer un chemin dans le monde des jeunes éditeurs de design indépendants. La clé de ce succès ? Une approche de start-up ouverte à l’amitié et aux rencontres et une fabrication impeccable reposant sur le savoir-faire familial, enraciné depuis plus d’un demi-siècle dans un petit village de la montagne libanaise. « Mon grand-père était ébéniste et mon père a créé son propre atelier à 16 ans, en 1958. Celui-ci est installé sur deux étages, dans une grande bâtisse de 400 m2, à côté d’une vieille maison ottomane, à Beit Chabab. Situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Beyrouth, ce village est par ailleurs réputé pour sa fabrication de cloches », raconte Houssam Kanaan, cofondateur de Kann Design avec Meghedi Simonian, directrice artistique, et Rudy Bou Chebel, photographe basé sur place. Les clichés de ce dernier ont d’ailleurs joué un rôle essentiel pour la marque qui n’existait à ses débuts que sous la forme d’un e-shop*.

Le père d’Houssam Kanaan est à l’origine de l’atelier de menuiserie qui fabrique les meubles de son fils.
Le père d’Houssam Kanaan est à l’origine de l’atelier de menuiserie qui fabrique les meubles de son fils.

Houssam Kanaan était bien parti pour se consacrer au marketing, mais sa sensibilité entrepreneuriale, infusée depuis l’enfance dans la réalité du mobilier fifties – une passion qu’il partage avec sa femme Meghedi –, ainsi que la fibre familiale lui ont fait sauter le pas. « Mon père était sur le point de prendre sa retraite et il ne restait plus que trois personnes avec lui à l’atelier. Mais quand on a décidé de lancer Kann, en 2010, il a aussitôt rappelé tous les anciens, partis sur des chantiers au Qatar ou à Dubaï, et ils sont tous revenus. Ils sont seize à présent, certains ayant débuté ici il y a trente-cinq ans, d’autres depuis cinq ans. C’est peut-être mon côté fils d’artisan, mais ce dont je suis le plus fier, c’est qu’aujourd’hui notre atelier chapeaute tout un collectif de tapissiers, de spécialistes du cannage, de peintres… », détaille Houssam Kanaan.

La banquette Bi Back de Meghedi Simonian (en collaboration avec Eleanor Pritchard pour le tissu Rowridge). Un daybed à l’allure scandinave
La banquette Bi Back de Meghedi Simonian (en collaboration avec Eleanor Pritchard pour le tissu Rowridge). Un daybed à l’allure scandinave

* Hormis son e-shop, Kann Design possède deux boutiques en propre à Paris : l’une dans le Xe (28, rue des Vinaigriers) et l’autre dans le XVIIe (8, rue des Moines). La marque est également distribuée en multimarques, notamment au Good Concept Store au Printemps de l’Homme, boulevard Haussmann (IXe).

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