Sorti gagnant du concours qui l’opposait à 24 candidats – parmi lesquels Bertrand Lavier, Pascal Convert ou Franck Scurti –, Xavier Veilhan (@xavier_veilhan) occupe le pavillon français de la Biennale de Venise jusqu’au 26 novembre. Une étape supplémentaire dans une carrière jalonnée d’œuvres où « champ de l’art et champ musical s’interpénètrent ». En effet, ce Studio Venezia n’est pas la première des collaborations entre le « sculpteur le plus important de sa génération », selon Laurent Le Bon (directeur du musée Picasso, à Paris), et des musiciens. Parmi ses invités réguliers, on compte ainsi Éliane Radigue, une ancienne élève de Pierre Schaeffer, ou Nicolas Godin, membre du duo électro Air.
À Venise, Xavier Veilhan construit un espace inspiré à la fois de l’Allemand Walter Gropius, le fondateur du Bauhaus, de l’architecte français Claude Parent et du vidéaste américain Bruce Nauman. Il compare ce lieu expérimental – mi-studio d’enregistrement mi-espace d’exposition – au Merzbau, de Kurt Schwitters, terme inventé par le dadaïste à propos de sa maison érigée en œuvre d’art grâce à un assemblage d’éléments géométriques et d’objets trouvés.
Dans cette architecture destructurée du XXIe siècle est installé le studio mobile de Nigel Godrich, célèbre producteur, qui a notamment travaillé avec Radiohead ou Roger Waters. Une centaine de stars (parmi lesquelles Sébastien Tellier ou Mr Oizo) et de chanteurs plus confidentiels (comme Frédéric Lo), sélectionnés avec l’aide du plasticien Christian Marclay, s’y succéderont : libre à eux d’utiliser les instruments imaginés par Xavier Veilhan et ceux empruntés au Musée de la musique de Paris (retraçant notamment toute l’évolution des synthétiseurs). C’est à ce processus de création que le visiteur assistera comme « s’il avait poussé une porte par erreur ».