Votre mode de transport favori ?
Clémence : J’adore la voiture et les road-trips, qui nous ont menés à traverser les États-Unis ou jusqu’à Naoshima, au Japon. Le dernier qui m’a marqué, c’était le tour de la Sicile. Nous sommes passés par Gibellina découvrir l’œuvre de land art d’Alberto Burri. J’aime beaucoup l’idée que le paysage défile derrière les vitres.
Didier : Nos voyages sont souvent professionnels. Dans ce cas, nous privilégions le train, qui est le mode de transport le moins fatigant. On peut prendre le temps de se poser et de travailler. Nous sommes devenus des habitués de l’Eurostar depuis l’ouverture de notre galerie londonienne.
Vos habitudes de voyage ?
C. : J’ai des valises quasi faites à l’avance où j’ai glissé tous mes chargeurs d’ordinateur, de téléphone, des adaptateurs, une trousse de toilette et des châles pour dormir dans l’avion.
D. : Je suis insomniaque. L’avion, le train ou la voiture sont les seuls endroits où j’arrive à dormir et j’emporte toujours un masque à cet effet.
Ce qui vous gêne dans le voyage contemporain ?
C. : J’ai du mal à supporter les heures d’attente, être obligée de partir quatre heures avant le décollage. Cela gâche une partie du voyage.
D. : Les touristes ! Nous voyageons souvent à la fin de l’année, au moment des fêtes, lorsque les Européens ont tendance à rester chez eux.
Le voyage de vos rêves ?
C. : L’Égypte. J’ai toujours attendu pour découvrir ce pays, et maintenant l’Histoire nous a rattrapés. Ce n’est vraiment pas le bon moment…
Le meilleur roman de voyage ?
C. : Pour prendre le temps de me plonger dans les romans, je lis surtout en vacances. J’ai récemment découvert le Cubain Leonardo Padura, auteur d’une vaste fresque. Ses deux derniers romans, L’homme qui aimait les chiens et Hérétiques, sont magnifiques.
Le film qui parle le mieux de l’ailleurs ?
C. : Quel que soit son thème, un très bon film vous emporte toujours quelque part. Mais le réalisateur qui évoque le mieux l’ailleurs serait pour moi Abbas Kiarostami, qui nous offre dans chacun de ses films un voyage dans son pays, l’Iran, que je ne connais pas.
Votre plus beau voyage ?
C. et D. : Le japon, l’un de nos pays préférés ; cette destination nous émeut toujours autant. Tout nous plaît là-bas, à commencer par le choc de la différence de culture : nous ne comprenons pas la langue, nous n’arrivons pas à lire les panneaux, donc nous sommes complètement perdus. Chaque voyage nous permet de faire des découvertes.
C. : J’aime le raffinement de la culture japonaise, la propreté, le respect des traditions (que l’on perd en Europe) catapulté dans le monde contemporain. Les Japonais arrivent extrêmement bien à faire cohabiter les deux. Ils ont une façon d’envisager le passé pas du tout passéiste. Cet équilibre-là me plaît beaucoup.
Un hôtel au bout du monde ?
C. : Le Lake Palace, à Udaipur au Rajasthan, face au lac. Un lieu sublime, totalement dépaysant.
D. : Ocean View, une maison d’hôtes sur Harbour Island, aux Bahamas. Comme une vraie maison qui donnerait sur une plage de rêve.
Au cœur du monde ?
C. : J’adore les hôtels old fashion, qui ont une histoire, comme l’Hotel Okura, à Tokyo. Nous séjournions systématiquement là-bas jusqu’à sa fermeture. C’est un lieu que nous avait recommandé Jasper Morrison. On en conserve un souvenir incroyable.
Où partez-vous vous ressourcer ?
C. et D. : Chez nous ! On adore notre appartement, qui change souvent de décoration. On se sent protégés dans ce cocon avec vue sur la Seine.
Votre premier souvenir de vacances ?
C. : La plage, le plongeoir dans la mer et les châteaux de sable à Carnac. De bons souvenirs d’une époque insouciante.
D. : Sans doute mes premières vacances à la montagne. Il faut dire que le ski a fait partie de ma vie pendant de longues années (Didier fut l’associé de Jean-Claude Killy pour sa marque de vêtements de sport, NDLR).
Vos vacances idéales ?
C. : Des livres, mon mari et mes enfants.
D. : Les vacances, c’est tous les jours pour moi qui ne m’inscris pas dans un schéma traditionnel.