Manhattan ou Brooklyn ?
Brooklyn forever.
Quel est votre quartier fétiche à New York ?
Le mien ! Fort Greene-Clinton Hill, à Brooklyn, où je vis depuis dix-sept ans… J’ai connu le vrai Brooklyn, celui des films de Spike Lee. Il a beaucoup changé, mais j’y suis toujours attachée.
Où vous sentez-vous le mieux ?
Dans les rues… J’aime me promener sans but, pour observer, m’inspirer et ressentir cette énergie unique. Je trouve toujours des photos à prendre, de rues essentiellement.
Une ville alternative à New York ?
Difficile de s’attacher à une autre ville…
Où trouver les meilleures douceurs ?
Je ne suis pas très « sucrée »… Chez Roberta’s, à Bushwick (Brooklyn), un endroit décalé et inattendu, on vous sert une vraie pizza !
Et les meilleurs burgers ?
J’aime beaucoup un nouveau petit spot, Trademark Burger. Le burger y est « authentique », simple, garni d’une viande irréprochable.
Le dernier spot que vous avez déniché en ville ?
Kinokuniya Bookstores, une librairie japonaise qui existe depuis longtemps. Livres d’art, gadgets, papeterie… Je pourrais repartir avec des tonnes de feuilles de papier, de crayons et de pinceaux. Et, à l’étage, ils servent une brioche aussi bonne que la brioche française.
Avez-vous une cantine ?
Maison May, à Brooklyn : un endroit très agréable, des produits incroyables, une cuisine très saine. Catherine a beaucoup de goût. Elle a su associer déco parfaite et assiette délicieuse.
Une nouvelle adresse que vous recommanderiez ?
Chez Omar, à Williamsburg… La copie de l’adresse parisienne de couscous.
Si New York était une odeur ?
L’odeur des cacahuètes grillées dans la rue ou celle des kebabs… Ces vendeurs installés dans de petites roulottes qui ont failli disparaître sont pour moi des incontournables de la ville.
Une chanson ?
Un album : New York de Lou Reed, tellement bon, tellement… New York !
Quelle personnalité représente le mieux New York ?
Si je pense à New York, je pense à des années que je n’ai pas connues, quand Warhol, très emblématique de cette période, a su, dans un contexte unique, tout mélanger : mode, musique et art. Et vivre excessivement en laissant des œuvres incontournables.
Qu’est-ce qui vous manque lorsque vous quittez la ville ?
Tout ce que je fuis quand je pars… Cette énergie parfois épuisante, le bruit des sirènes, le mouvement incessant. New York est une ville qui donne beaucoup mais qui prend aussi énormément…
Votre saison favorite ?
Le début de l’été, qui est la fin de l’hiver… Il n’y a pas vraiment de printemps. Tout le monde sort de son hibernation, profite du soleil et de la chaleur qui ensuite devient insoutenable.
Votre musée favori ?
Le nouveau Whitney Museum : il est très bien conçu, offre des expos très intéressantes, et la vue depuis ce musée est magnifique.
Qu’est-ce qui vous émeut encore ?
De passer le pont dans un sens ou dans l’autre… Je me rends compte alors que je vis à New York, que c’était un rêve et, à chaque fois que j’y pense, je tressaille de joie.
Que rapporter de New York ?
Beaucoup de photos. C’est une ville très graphique, la lumière y est incroyable, quels que soient les moments de la journée et les saisons. Et des catalogues d’exposition : une façon de rapporter des moments uniques dans ses bagages.
Comment le reste du monde peut-il s’inspirer de cette ville ?
En choyant sa liberté d’exister. Et la mixité : des origines, des religions et des statuts sociaux. Des styles aussi. Il n’y a pas de codes, chacun vit sa vie. On ne s’y sent ni jugé ni regardé. Le désordre organisé de son urbanisme surprend toujours. L’architecture hirsute crée finalement un paysage cohérent. Les buildings qui poussent comme des champignons s’intègrent complètement. C’est une ville en mutation permanente.