Jours 1 & 2 : Bogotá
Ce n’est pas à Bogotá que vous vous amuserez à courir dans les rues ou à sauter de joie. Il s’agit quand même de la troisième capitale la plus élevée du monde avec 2 640 mètres d’altitude au compteur. Alors, allez-y doucement au début, d’autant que la partie historique de la ville, la plus belle, est tout en déclivité. La Candelaria est parsemée de jolies maisons coloniales colorées et bardées de balcons en bois ouvragés.
Certaines rues pavées de grossiers galets vous plongent directement dans le passé, vers 1538, lorsque les Espagnols décident de s’installer ici, à flanc de montagne, au frais. Dans ce petit périmètre se concentre une foule d’églises baroques croulant sous les dorures rococo, de palais aux patios fleuris, de places immenses et de maisons croquignolettes qui semblent se supporter mutuellement.
La capitale n’a pas résisté à la mode des peintures murales. Certaines, superbes, justifient une promenade dans le quartier de l’université Jorge Tadeo Lozano. Elles ont souvent pour thème la nature, l’histoire du pays, la disparition des cultures indiennes sous l’épée des conquistadors rendus fous par leur fascination pour l’or. Le Museo del Oro, avec ses 35 000 pièces d’orfèvrerie, mériterait à lui seul le voyage. Nombre d’objets sont d’une modernité incroyable, d’un design très contemporain que l’on retrouve dans la collection particulière du peintre Fernando Botero, léguée à la ville en 2000. Il y a là des œuvres de Dalí, de Picasso et de Max Beckmann, jouxtant celles de Botero lui-même.
Jours 3 & 4 : La route du café
En 2011, l’Unesco a inscrit le paysage culturel du café de la Colombie sur la liste du patrimoine mondial. Vaste sujet qui couvre un tiers du pays, englobe les contreforts des Andes entre 1 200 et 1 800 mètres d’altitude, court de Popayán, au sud, à Medellín, au nord, en passant par Cali et Villa de Leyva, villes coloniales de toute beauté. La Colombie reste le troisième pays du monde producteur de café, battu depuis peu par… leVietnam ! La renommée du cafe de Colombia est cependant sans égal, essentiellement un arabica corsé, avec une belle maturité et peu d’amertume.
On dit qu’il fut introduit par les Jésuites vers 1780. Personne ne sait vraiment et José s’en moque. Sur ses quelques arpents arrimés à la montagne, il cueille une à une, à la main, les cerises arrivées à maturité. Le début d’un long processus de fermentation et de torréfaction, répété année après année par des centaines de milliers de petits producteurs, des gestes et une tradition à l’origine du classement Unesco. Les meilleurs moments pour assister à ce rituel sont les mois de décembre et de janvier.
L’uniforme couleur verte du moutonnement des collines couvertes de caféiers est alors mise en mouvement par des centaines de points colorés : les vêtements bariolés des cueilleurs. C’est un ballet incessant de petites mains, de camions cacochymes, de sacs croulant sous les grains de café. Prenez quand même le temps de déguster l’or noir local. Vous le trouverez sans doute très différent de ce que vous avez l’habitude de boire. Ici, la torréfaction se fait au coin du feu, à côté de la gamelle du midi !