Il est plutôt rare que la Biennale d’architecture de Venise ne suscite pas la polémique. Et cette 15e édition ne déroge pas à la règle. Sous le feu des projecteurs mais aussi des critiques, Alejandro Aravena est aux commandes. En début d’année, il a reçu, à 48 ans, le 41e Pritzker Prize, la plus prestigieuse des récompenses en matière d’architecture, alors même qu’il était encore inconnu du public il y a quelques mois. De quoi s’attirer les foudres, d’autant plus qu’il avait forgé sa réputation dans le logement social tout en frayant avec de riches commanditaires. Fin mai, le monde de l’architecture a donc investi la cité des Doges pour prendre le pouls de la manifestation emmenée par l’architecte chilien, qui nous avait promis, de façon quelque peu présomptueuse, un avant et un après-Venise 2016.
Au programme de cette biennale politique et militante, des initiatives concrètes pour en finir avec la sinistrose ambiante. Oui, un autre monde est possible, et Alejandro Aravena entend bien le prouver. L’exposition principale, « Reporting From the Front » (nouvelles du front), investit l’Arsenale et le pavillon principal des Giardini avec 88 contributions du monde entier. Autant de témoignages qui viennent étayer le postulat de départ de cet événement : avec inventivité et bon sens, des solutions alternatives sont envisageables malgré la crise, malgré les difficultés auxquelles le monde est confronté (pollution, catastrophes naturelles, ségrégation, inégalités sociales…). Avec plus ou moins de succès, 65 pavillons nationaux ont répondu à l’appel. Visite en images de ce qu’il ne faut pas rater à Venise.